La Bourse de New York termine dans le rouge, vendredi 1er août, plombée par l'officialisation des nouveaux droits de douane imposés par Washington à ses partenaires commerciaux, qui doivent entrer en vigueur le 7 août.
Vers 14H05 GMT, le Dow Jones, un indice du New York Stock Exchange, reculait de 1,63%, l'indice Nasdaq, deuxième plus important marché d'actions des États-Unis, de 2,37% et l'indice élargi S&P 500 perdait 1,79%.
Dans le but de « restructurer le commerce mondial au bénéfice des salariés américains » par des droits de douane allant de 10% à 41% à l'encontre de quelque 70 partenaires commerciaux, Washington plonge une nouvelle fois l'économie mondiale dans une grande incertitude.
Et les places financières sont chahutées, à l'image de Wall Street.
« Au cours des deux derniers mois, les investisseurs se sont quelque peu montrés complaisants sur la question des droits de douane, pensant qu'ils finiraient par être réduits », souligne auprès de l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
« Or, cela ne semble pas être le cas (...) ils vont être nettement plus élevés que prévu », ajoute l'analyste.
Jeudi soir, le président américain, Donald Trump, a signé le décret d’application de ces surtaxes en accordant un répit de quelques jours.
L'Union européenne, le Japon ou la Corée du Sud voient ainsi leurs produits taxés à hauteur de 15%, et le Royaume-Uni de 10%. Le taux monte à 30% pour l'Afrique du Sud et à 39% pour la Suisse.
Ce renchérissement des importations inquiète, d'autant que les États-Unis n'ont « toujours pas conclu d'accords commerciaux avec trois de ses quatre principaux partenaires commerciaux, à savoir le Canada, le Mexique et la Chine », relève Art Hogan.
Ottawa, l'une des cibles privilégiées de Donald Trump, voit les droits de douane de ses produits non couverts par un accord préexistant augmenter à 35%.
Le Mexique a décroché un sursis de 90 jours tandis que la Chine négocie toujours avec Washington, avant la fin de la trêve courant jusqu'au 12 août pour ses produits.
Wall Street est aussi lestée par la dégradation de la santé du marché de l'emploi en juillet aux Etats-Unis.
Selon le ministère du Travail américain, le taux de chômage a progressé à 4,2%, contre 4,1% en juin.
Les créations d'emplois se sont, elles, établies à 73.000 le mois précédent, et celles du mois de mai et juin ont été fortement révisées à la baisse, à des niveaux plus vus depuis la pandémie de Covid-19.
Cette dégradation « est due à l'impact de la politique commerciale et à la réticence des entreprises à embaucher en raison du ralentissement potentiel de la croissance économique », assure Art Hogan. En conséquence, les taux obligataires ont chuté.
Vers 14H00 GMT également, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans se détendait fortement à 4,25%, contre 4,37% à la clôture jeudi. Le deux ans, plus sensible à la conjoncture monétaire, reculait à 3,75%, contre 3,95%.