Un récent sondage révèle que plus de la moitié des Allemands sont mécontents de la performance de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, notamment après l'annonce du nouvel accord commercial entre Bruxelles et Washington.
Réalisé par l’institut INSA pour le journal Bild, le sondage montre que 51 % des 1 002 Allemands interrogés entre le 31 juillet et le 1er août désapprouvent la performance de Von der Leyen. En revanche, 31 % se déclarent favorables, tandis que 18 % restent indécis.
Selon les résultats, 66 % des personnes interrogées estiment que l'accord tarifaire aura un impact négatif sur l'économie allemande. Seuls 14 % estiment qu'il sera bénéfique, et 10 % ne prévoient aucun effet.
Le 27 juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président américain Donald Trump ont finalisé un accord tarifaire transatlantique, imposant des droits de douane de 15 % sur la plupart des exportations de l'UE vers les États-Unis, affectant des marchandises d'une valeur d'environ 380 milliards d'euros.
L'accord a permis d'éviter une menace de hausse des droits de douane à 30 %, mais a néanmoins marqué un tournant majeur dans les relations commerciales transatlantiques.
Le tarif douanier de 15 % devrait entraîner une baisse du PIB de l'UE d'environ 0,3 à 0,5 %. Les volumes d'exportation vers les États-Unis pourraient diminuer jusqu'à 1,1 %, une baisse relativement modeste.
Cependant, certains secteurs comme l'automobile et la pharmacie font face à de sérieuses incertitudes. La récente appréciation de l'euro par rapport au dollar accentue encore la compétitivité des exportations, les produits européens devenant plus chers pour les consommateurs américains.
Le secteur automobile, bien qu'ayant réduit ses droits de douane de 27,5 % à 15 %, demeure vulnérable. L'Association allemande de l'industrie automobile met en garde contre des pertes annuelles de plusieurs milliards de dollars. L'industrie pharmaceutique est confrontée à une ambiguïté réglementaire, tandis que l'industrie aérospatiale reste relativement protégée.
En tant que premier exportateur de l'UE vers les États-Unis, l'Allemagne est particulièrement touchée. En 2024, elle a exporté pour 161,2 milliards d'euros de marchandises vers les États-Unis. La banque centrale allemande estime que les nouveaux droits de douane pourraient réduire le PIB du pays jusqu'à 1,0 %. Le chancelier Friedrich Merz a reconnu que, si l'accord a permis d'éviter un scénario plus grave, une libéralisation accrue des échanges est préférable.
Du côté européen, la France a fermement condamné cet accord. Le Premier ministre a parlé d’un « jour sombre pour l’UE », tandis que le président de l’État a critiqué la faiblesse de l’Union lors des négociations. Le Premier ministre hongrois a pour sa part déclaré que Trump avait « dévoré Ursula von der Leyen au petit déjeuner ».
En revanche, l’Allemagne et l’Italie ont adopté une position plus prudente, considérant l’accord comme un compromis nécessaire pour éviter un conflit économique plus large. Toutefois, les groupes commerciaux italiens ont dénoncé l’accord, le qualifiant de capitulation, tandis que l’Irlande, fortement dépendante du commerce américain, s’inquiète de la vulnérabilité de son secteur pharmaceutique dans le cadre de cet accord.