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Afrique du Sud: l’ANC ignore la menace de sanctions américaines

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Cyril Ramaphosa, président sud-africain, lors d'une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 21 mai 2025. ©AFP

Un haut responsable du Congrès national africain (ANC), principal parti politique d’Afrique du Sud, a déclaré mercredi que son parti ne se laisserait pas intimider par la menace de sanctions que les États-Unis pourraient imposer à ses dirigeants.

« Les États-Unis veulent nous forcer à adopter des positions contraires à la transformation. Ce n’est pas possible. S’ils veulent imposer des sanctions, qu’ils le fassent », a déclaré Fikile Mbalula, secrétaire général de l’ANC, lors d’une conférence de presse à Johannesburg, cité par Anadolu.

Le mois dernier, les législateurs américains ont approuvé une proposition de loi intitulée US-South Africa Bilateral Relations Review Act of 2025, qui prévoit des sanctions contre certains hauts responsables de l’ANC si elle est adoptée.

Washington critique notamment la politique étrangère sud-africaine, jugée trop proche de pays comme la Chine, la Russie, l’Iran ou encore Cuba.

En 2023, Pretoria avait également suscité la colère de Washington en portant plainte contre Israël, allié stratégique des États-Unis, devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye, l’accusant de ne pas respecter ses obligations au titre de la Convention sur le génocide de 1948.

« Si cela signifie que nous devons souffrir, en tant que dirigeants de l’ANC, à cause de sanctions, qu’il en soit ainsi. Nous ne soutiendrons jamais les impérialistes qui cherchent à saboter notre démocratie et notre souveraineté », a insisté Mbalula.

Plus tôt cette année, le président américain Donald Trump a publié un décret suspendant l’aide financière américaine à l’Afrique du Sud, invoquant une loi sur l’expropriation des terres adoptée par Pretoria. Le gouvernement sud-africain affirme que cette réforme vise à corriger les inégalités économiques héritées de l’apartheid.

« Nous continuerons de revendiquer réparation, car nous ne sommes toujours pas égaux. Cette économie reste dominée par les hommes blancs, et vous voulez nous dire d’abandonner les politiques de transformation ? », a-t-il conclu.

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Les relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Afrique du Sud sont entrées dans l'une de leurs phases les plus tumultueuses depuis la fin de l'apartheid.

Autrefois caractérisées par une coopération dans des secteurs tels que le commerce, la santé, la défense et la diplomatie, ces relations s'effritent aujourd'hui sous le poids des tensions géopolitiques, des divergences idéologiques et d'une série de décisions politiques controversées de part et d'autre.

La détérioration a débuté durant le premier mandat du président américain Donald Trump et s'est intensifiée depuis 2022, en grande partie en raison de l'affaire intentée par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ) en 2023 et des relations étroites de l'Afrique du Sud avec la Chine.

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Les tensions diplomatiques se sont encore intensifiées en mars, lorsque le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré l'ambassadeur sud-africain Ebrahim Rasool persona non grata après que ce dernier a critiqué l'administration Trump lors d'un webinaire privé.

Ses propos incendiaires, dans lesquels il accusait l'administration de mobiliser un « instinct suprémaciste » et de se considérer comme une « victime blanche », ont été jugés inacceptables par Washington. Rasool, déjà sous le feu des critiques pour son plaidoyer en faveur des Palestiniens et son soutien à l'affaire sud-africaine devant la CIJ, a été rapidement expulsé.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV