Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après la diffusion d’une vidéo dans laquelle un rabbin israélien profère des propos menaçants à l’encontre du président français, dénonçant la position française sur Gaza. Déjà connu pour ses propos extrémistes, David Daniel Cohen a accusé Emmanuel Macron d’antisémitisme. Cette affaire aggrave les tensions diplomatiques entre la France et Israël.
Dans un message publié vendredi 8 août sur X, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que ce rabbin « a proféré plusieurs menaces abjectes notamment à l’encontre du président de la République », dénonçant « des propos totalement inacceptables ».
« J’ai immédiatement saisi la plateforme Pharos afin de bloquer leur diffusion » et « également signalé ces propos à la justice au titre de l’article 40 du code de procédure pénale », peut-on lire dans la publication.
À la suite des signalements du ministre français de l’Intérieur et de la plateforme Pharos, une enquête a été ouverte « concernant des menaces de mort à l’encontre du président de la République », a précisé le parquet de Paris. L’enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, a-t-il fait savoir.
Dans une vidéo diffusée sur YouTube le 3 août, le rabbin David Daniel Cohen, qui semble vivre en Palestine occupée, s’en est pris à Emmanuel Macron, à qui il reproche son projet de reconnaissance de l’État de Palestine.
Avec cette reconnaissance, prévue en septembre, le président Macron exprime « son antisémitisme profond » et lance « une déclaration de guerre à Dieu », dit en français le rabbin dans une vidéo de 37 minutes.
Ces propos surviennent dans un climat de tensions diplomatiques entre la France et Israël, exacerbées par la condamnation par Paris du plan israélien d’occupation de Gaza, qualifié d’« illégal » par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.
David Daniel Cohen a un historique discutable : en 2010, il avait soutenu une pétition interdisant la location de logements aux Arabes israéliens et en 2023, il avait justifié des violences contre des chrétiens à Qods occupé. Ses propos anti-Macron s’inscrivent dans une série de prises de position radicales.
La France, qui a coprésidé une conférence à l’Assemblée générale des Nations Unies pour la solution à deux États, a récemment multiplié les critiques contre les agressions israéliennes, notamment ses frappes sur le Liban et les violences des colons en Cisjordanie.
Pourtant, il est à noter que dans un pays où de simples expressions de soutien au peuple palestinien ou de critiques envers le sionisme conduisent à des accusations d’antisémitisme et à des arrestations, il ne semble pas que des propos aussi graves tenus par ce rabbin israélien entraîneront des conséquences judiciaires.
