La Russie prendra des mesures proactives concernant le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) afin de protéger sa sécurité nationale, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision Rossiya 24.
Moscou ne cédera jamais au chantage d’aucun pays, a affirmé Riabkov pour qui les tentatives des adversaires de ce pays visant à exercer des pressions et à dicter leur conduite à la Russie seront infructueuses.
Au cours de son interview, le vice-ministre russe des Affaires étrangères a indiqué qu’il existe des situations où il est nécessaire d’agir de manière préventive et d’anticiper certaines actions éventuelles d’un adversaire.
Plus loin dans ses remarques, le diplomate russe a affirmé que les pays occidentaux ont été informés du retrait de Moscou du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.
« Nos sources bien informées fiables confirment que ce signal a été reçu [par l’Occident] et que le résultat souhaité a été atteint, au point que les autorités militaires et sécuritaires occidentales en tiennent désormais compte », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne la sécurité de la ville de Kaliningrad, M. Riabkov a déclaré que celle-ci sera protégée par la Russie, avec tous les moyens nécessaires, en dépit de toutes les menaces de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
« La ville de Kaliningrad est une partie intégrante de notre pays et cette question n’est en aucun cas négociable », a-t-il précisé.
Ces remarques ont été formulées après que le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé dans un communiqué en date du 5 août que la Russie ne se considérait plus liée par les restrictions qu’elle s’est imposées concernant le déploiement de missiles terrestres à moyenne et courte portée.
« Étant donné que nos multiples avertissements à ce sujet furent ignorés et que la situation évolue vers un déploiement de facto de missiles à portée intermédiaire de fabrication américaine en Europe, ainsi que dans la région Asie-Pacifique, le ministère [russe] des Affaires étrangères constate l’absence de conditions permettant le maintien du moratoire unilatéral sur le déploiement desdits armements, et déclare que la Fédération de Russie ne se considère désormais plus liée par les auto-restrictions précédemment observées en la matière », peut-on lire dans le communiqué de la diplomatie russe.
Les mesures prises par l’Occident ont conduit à l’accumulation de potentiels de missiles déstabilisateurs dans les régions adjacentes à la Russie, ce qui constitue une menace directe pour la sécurité stratégique du pays, avait indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.
À ce propos, on rappellera que Moscou a imposé ce moratoire unilatéral après le retrait des États-Unis du Traité FNI de 1987 en 2019. Washington avait prétendu que la Russie avait violé l’accord, qui interdisait le déploiement de missiles terrestres d’une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres.