En France, une enquête révèle un lien entre l’usage répété du pistolet à impulsion électrique et le décès d’un homme de 30 ans en janvier 2024.
Quatre policiers ont été mis en examen, en mars et en avril, dans une enquête sur le décès d’un homme ayant reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation à Montfermeil (Seine-Saint-Denis), en janvier 2024, a-t-on appris ce mardi auprès du parquet de Bobigny.
Ils ont été mis en examen pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique ».
D’après une source judiciaire, « le rapport médico-légal établit un lien direct entre l’usage répété du taser et le décès » de Kyllian Samathi, âgé de 30 ans lors des faits.
Deux autres policiers, également impliqués dans l’usage du pistolet à impulsion électrique (PIE), ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté. Au total, six agents sur les dix-huit présents lors de l’intervention ont utilisé cette arme, qui projette des aiguillons reliés par des filins.
En janvier 2024, à Montfermeil, en banlieue parisienne, l’employé d’une épicerie, Kyllian Samathi, né en Martinique, avait été touché par une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique, communément appelé taser. Par voie de communiqué, le procureur de Bobigny, Éric Mathais, avait précisé que le choc avait provoqué deux arrêts cardio-respiratoires, suivis d’un coma, avant que la victime ne décède à l’hôpital le lendemain. Dix-huit policiers étaient intervenus peu après minuit dans le commerce afin de procéder à son interpellation.
Le lendemain du décès, des témoins de la scène avaient assuré à l'AFP que Kyllian Samathi avait été "tabassé" et que la patrouille de la brigade anti-criminalité, la première sur les lieux, était intervenue de sa propre initiative, contredisant un premier récit des faits.
Cette affaire ravive les débats sur l’usage du taser dans les interventions policières en France et sur la proportionnalité des moyens employés, un sujet qui continue de diviser les responsables politiques et les défenseurs des droits humains.