Le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref, est au Kirghizistan à la tête d’une délégation gouvernementale. Il s’agit du début d’une visite de deux jours, visant à renforcer le rôle de l’Iran au sein de l’Union économique eurasiatique (UEEA) et à élargir la coopération régionale avec ses principaux partenaires en Asie centrale.
Arrivé dans la station balnéaire de Tcholponata, où se tient la réunion annuelle des Premiers ministres de l’UEEA, Aref a rejoint jeudi 14 août les dirigeants des cinq États membres de l’Union ; c’est-à-dire la Russie, le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Arménie et le Kirghizistan, pays hôte.
Après le sommet au Kirghizistan, Aref se rendra à Astana, au Kazakhstan, en vue de faire des discussions bilatérales axées sur la coopération en matière de transit, de commerce et de logistique, piliers centraux de la stratégie iranienne visant à renforcer son influence économique dans la région, malgré la poursuite des sanctions occidentales.
Avant son départ, le vice-premier iranien s’était adressé aux journalistes à l’aéroport Mehrabad de Téhéran. Aref avait précisé que le renforcement des relations avec les pays voisins et de la région, notamment en Eurasie, demeure une priorité de la République islamique d’Iran.
S’appuyant sur les liens culturels et historiques profonds avec nombre de ces pays, le responsable iranien affirme que « ces points communs nécessitent un renforcement des relations dans tous les domaines ; un objectif que nous avons atteint avec succès l’année dernière ».
En 2024, Téhéran a obtenu le statut d’observateur auprès de l’UEEA, et depuis lors, les responsables ont finalisé un accord de libre-échange avec le bloc, qui était censé abaisser les droits de douane et renforcer les échanges dans des secteurs allant de l’énergie et de l’agriculture à la logistique et à l’exploitation minière.
Lors du sommet de Tcholponata, les dirigeants de l’Union évalueront les performances du bloc au cours de l’année écoulée et discuteront des mécanismes qui permettent d’approfondir l’intégration ; notamment celle des pays observateurs comme l’Iran.
Aref envisage de prononcer une allocution lors de la session principale et de tenir des réunions parallèles avec les Premiers ministres des pays de la région dans le but d’aborder les intérêts mutuels et de suivre les accords bilatéraux.
« La coopération de l’Iran avec l’Union eurasiatique s’est considérablement renforcée au cours de l’année écoulée », a déclaré Aref, soulignant une collaboration particulièrement étroite dans la coordination frontalière, les corridors de transport et les opérations douanières. « Nous travaillons actuellement sur des mécanismes qui ouvrent la voie à l’adhésion permanente de l’Iran à l’Union. »
Le premier vice-président iranien est accompagné de plusieurs hauts responsables du pays, dont le ministre de l’Industrie, des Mines et du Commerce, le secrétaire du cabinet et d’autres collaborateurs de haut rang ; ce qui témoigne de la volonté de Téhéran pour renforcer ses liens avec les économies d’Asie centrale.
Au Kazakhstan, Aref a le plan de rencontrer le président Kassym-Jomart Tokaïev et certains ministres pour discuter de projets de transit qui pourraient relier les ports iraniens du sud aux marchés kazakhs et aux plateformes ferroviaires du nord – une étape vers la création de corridors commerciaux plus efficaces à travers la mer Caspienne et au-delà.
L’Iran et le Kazakhstan s’alignent de plus en plus sur le développement des infrastructures, les partenariats énergétiques et la stabilité régionale. Les deux pays sont également membres de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route », et leurs responsables ont exprimé leur soutien à l’intégration des voies de transit iraniennes dans les réseaux logistiques eurasiatiques plus vastes.
Le voyage de M. Aref reflète une évolution plus large de la politique étrangère iranienne. En dépit des restrictions économiques que l’Occident a imposées à l’Iran, l’Iran a réussi à maintenir son influence dans la région grâce aux partenariats avec les pays de la région, mettant l’accent sur la connectivité économique, l’alignement politique et l’autonomie stratégique.