Les pharmacies françaises ferment leurs portes ce samedi 16 août pour protester contre la réduction des remises sur les médicaments génériques. Cette mesure, visant des économies de santé, menace la survie des officines, selon les syndicats, qui redoutent la fermeture d’un tiers du réseau.
Ce samedi 16 août, environ 90 % des pharmacies françaises baisseront le rideau, selon l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo).
Soutenue par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et d’autres organisations, cette grève a pour but de dénoncer la baisse progressive des remises commerciales sur les génériques, dans un contexte de crise pour les enseignes alors que la France est toujours sous la menace de pénuries.
À partir du 1er septembre, ces remises, jusqu’à présent plafonnées à 40 %, passeront à 30 %, puis à 20 % d’ici 2027. Cette réforme, inscrite dans un plan gouvernemental visant à économiser 1,7 milliard d’euros sur la santé en 2025, dont 500 millions sur les médicaments, suscite une vive colère dans la profession.
Les remises sur les génériques, vitales pour les marges des pharmaciens, permettent de compenser des charges croissantes et des difficultés de recrutement.
Selon les syndicats, cette mesure pourrait entraîner la fermeture d’environ 6 000 pharmacies, soit un tiers du réseau national. En 2024, 260 officines ont déjà fermé, et 140 depuis janvier 2025.
« C’est un modèle de société que nous défendons, celui des pharmacies de proximité », insiste Philippe Besset, président de la FSPF, qui rejette un « modèle à l’américaine » de grandes chaînes et estime que de nombreuses mesures peuvent être prises pour faire des économies sans augmenter la franchise.
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Les pharmaciens dénoncent aussi un sentiment de trahison, notamment envers François Bayrou et le gouvernement, accusés de favoriser les industriels du médicament.
La mobilisation, qualifiée de « grève à la japonaise » avec des réquisitions assurées, s’accompagne d’actions symboliques comme le port de brassards. L’intersyndicale prévoit de prolonger le mouvement avec une nouvelle fermeture le 18 septembre et tous les samedis à partir du 27 septembre.
Outre la baisse des remises, les pharmaciens s’opposent à l’augmentation des franchises médicales, qu’ils refusent de collecter au comptoir.
Face à un réseau pharmaceutique fragilisé et à la multiplication des ruptures de stock, la profession appelle à une révision de l’arrêté pour préserver l’accès aux soins, dans un contexte économique international tendu, marqué notamment par les surtaxes américaines qui devraient peser sur le marché des médicaments.