L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont mené des discussions progressistes en vue d’établir un nouveau cadre de coopération bilatérale, a déclaré l'ambassadeur iranien auprès de l’agence.
Reza Najafi a affirmé vendredi qu'une délégation iranienne avait rencontré le directeur adjoint de l'AIEA à Vienne dans le cadre des discussions tenues entre les deux parties lors d'une visite du responsable de l'agence à Téhéran en août.
« Les parties ont fait des progrès lors de ce cycle de négociations et ont convenu de poursuivre les discussions afin d’élaborer un protocole d'accord d’interaction, dans le cadre de la loi parlementaire », a-t-il précisé.
Il a souligné que les représentants de l'Iran et de l'AIEA ont poursuivi les discussions entamées à Téhéran et échangé leurs points de vue sur la coopération bilatérale, en tenant compte de la nouvelle conjoncture créée par les attaques illégales des États-Unis et d’Israël contre les installations nucléaires pacifiques iraniennes, et dans le cadre de la loi du Parlement suspendant la pleine coopération de Téhéran avec l’agence.
« Les nouvelles conditions fixées par la République islamique d’Iran pour sa coopération avec l’AIEA ont été définies », a affirmé Najafi.
Le 11 août, le directeur adjoint de l’agence onusienne, Massimo Aparo, s’est rendu à Téhéran, où il a discuté avec des responsables iraniens des possibilités d’interaction dans le contexte actuel.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires juridiques et internationales, Kazem Gharibabadi a déclaré que la délégation iranienne avait vivement critiqué le manquement de l’AIEA à ses responsabilités lors des agressions israélo-américaines de juin.
L’équipe iranienne a également informé la délégation de l’AIEA des revendications de Téhéran censées réformer les processus incorrects régissant l'agence concernant la question nucléaire iranienne.
L’Iran affirme que le directeur général de l’AIEA n’a pas rempli ses obligations légales en matière de protection des installations nucléaires pacifiques iraniennes contre les attaques israélo-américaines. Téhéran souligne également que le rapport technique biaisé du directeur général de l’agence sur le programme nucléaire iranien a préparé le terrain à de tels actes d'agression.
Le 13 juin, Israël a lancé une agression flagrante et non provoquée contre l’Iran, assassinant plusieurs hauts commandants militaires, des scientifiques nucléaires, et tuant des centaines de civils.
Le 22 juin, les États-Unis sont intervenus à leur tour et ont bombardé trois installations nucléaires iraniennes à Fordow, Natanz et Ispahan, en violation flagrante du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Le 25 juin, le Parlement iranien a adopté à l'unanimité une loi obligeant le gouvernement à suspendre toute coopération avec l'AIEA. En vertu de cette loi, les inspecteurs de l’agence ne seront pas autorisés à entrer sur le territoire iranien tant que la sécurité des installations nucléaires iraniennes et celle des activités nucléaires pacifiques ne seront pas garanties, ce qui est soumis à l'approbation du Conseil suprême de sécurité nationale iranien.
Les discussions de vendredi à Vienne se sont tenues parallèlement à un entretien téléphonique entre le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ainsi que ses homologues britannique, français et allemand, les trois signataires européens de l’accord nucléaire de 2015, officiellement connu sous le nom de Plan global d’action commun (PGAC).
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Araghchi a déclaré aux Européens que Téhéran était ouvert à toute solution diplomatique qui garantit ses droits nationaux, tout en avertissant l'Europe que le déclenchement du snapback aurait de graves conséquences.