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Le chef des droits de l'homme de l'ONU condamne les sanctions américaines contre les ONG palestiniennes pour avoir coopéré avec la CPI

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk. ©Swissinfo.ch

L’ONU a rejeté la décision « totalement inacceptable » de l’État américain pour sanctionner trois ONG palestiniennes, appelant ainsi au retrait de cette décision.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, a fait ces remarques, ce vendredi 5 septembre, à la suite des sanctions imposées sur trois organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme - Al Haq, Al-Mezan et le Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR) - pour avoir coopéré avec la Cour pénale internationale (CPI) au sujet du génocide palestinien à Gaza.

Soulignant la violation perpétrée par Israël contre le peuple de la bande de Gaza, Turk a déclaré que ces trois ONG sanctionnées effectuaient depuis des décennies, un travail essentiel en matière de droits humains, en particulier en matière de responsabilité pour les violations des droits de l'homme. 

Selon lui, le travail de ces ONG pour documenter les violations est encore « plus important que les lois internationales humanitaires lorsque les droits humains sont systématiquement violés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie », y compris à Al-Qods-Est.  

Le responsable onusien a exhorté les États-Unis à retirer immédiatement leurs sanctions « ainsi que celles imposées précédemment à la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme Francesca Albanese, et contre plusieurs juges et procureurs de la CPI ».

« Les effets paralysant » des sanctions pourraient être observés non seulement sur la société civile palestinienne mais aussi « potentiellement dans le monde entier », a aussi insisté l’Autrichien.

Dans un communiqué publié ce jeudi 4 septembre, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé des sanctions à al-Haq, au Centre Al Mezan et au CPHR, qui incluent le gel de leurs biens, ainsi que l'interdiction pour les citoyens américains d'effectuer des transactions financières avec elles. 

Ces organisations, selon Rubio, « se sont directement engagées dans les efforts de la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants israéliens, sans le consentement d'Israël ».

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large menée par l’administration du président américain Donald Trump pour pénaliser ceux qui critiquent le régime de Tel-Aviv, tant au niveau national qu’international.

Il s'agit de la plus récente tentative de Washington pour affaiblir la CPI pour des mandats d'arrêt qu’elle a lancé en novembre 2024 contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre israélien de la Guerre Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza.

En août, l’administration américaine a imposé des sanctions similaire contre deux juges et deux procureurs de la Cour pénale internationale, à savoir le juge français Nicolas Yann Guillou, la juge fidjienne Nazhat Shameem Khan, la procureure sénégalaise Mame Mandiaye Niang et la juge canadienne Kimberly Prost.

Rubio a qualifié la CPI de « menace pour la sécurité nationale », prétendant qu’elle avait été « un instrument de guerre juridique contre les États-Unis et leur proche allié Israël ».

De plus, Amnesty International a condamné les récentes sanctions américaines contre les ONG palestiniennes, les qualifiant d’« attaque profondément troublante et honteuse contre les droits humains et la quête mondiale de justice ».

« Ces organisations accomplissent un travail vital et courageux, documentant méticuleusement les violations des droits humains dans les conditions les plus horribles », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice principale d’Amnesty International.

Elle a critiqué l’administration Trump pour avoir cherché à « démanteler les fondements mêmes de la justice internationale et à protéger Israël de la responsabilité de ses crimes ».

Au moins 64 368 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et 162 367 autres personnes ont été blessées lors de l'attaque brutale israélienne sur Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon le ministère de la Santé de Gaza.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV