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Les exportations d’armes françaises vers Israël se sont envolées

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Les dockers de Marseille-Fos ont refusé de charger des composants militaires destinés à Israël, le 4 juin 2025. ©AFP

Selon le rapport 2025 sur les exportations d’armes françaises, consulté par le quotidien français Mediapart, les commandes d’Israël ont atteint 27,1 millions d’euros l’année dernière, un montant qui n’avait pas été atteint depuis 2017.

Les exportations d’armes françaises vers Israël ont donc atteint en 2024 un niveau jamais vu depuis huit ans.

Le rapport montre également qu’en 2024, la France a enregistré un chiffre record -deuxième meilleure année du secteur- avec 21,6 milliards d’euros de commandes, et qu’Israël aussi a passé une année record en matière d’achats d’armes françaises.

Ces chiffres mettent, toutefois, en question les allégations de Sébastien Lecornu, ministre français des Armées en juin dernier : « Dans le contexte de la guerre à Gaza, la France ne livre pas d’armes à Israël ; mais exporte des composants ayant vocation en particulier à être intégrés dans des systèmes “défensifs” ou à être réexportés vers des pays tiers ». 

En effet, les propos de Lecornu étaient une réaction aux mesures prises par les dockers de Marseille-Fos les 4 et 5 juin 2025. Plus précisément, les dockers de Marseille-Fos avaient refusé de charger à bord d’un navire, en partance pour Haïfa en Palestine occupée, des pièces pour fusils mitrailleurs fabriquées en France. Ils avaient annoncé ne pas vouloir participer au génocide orchestré par le régime israélien. Il s’agissait de 14 tonnes de pièces détachées, fabriquées par la société française Eurolinks, basée à Marseille.

Jouant avec les mêmes mots, lors d’une audition en février 2024, Sébastien Lecornu avait expliqué que la France ne fournissait à Israël que des équipements permettant « d’assurer sa défense ». Mais étant donné que le terme « défense » dans le contexte de l’extrême droite israélienne se traduit par l’extermination et la déportation de tous les Palestiniens, les propos du ministre français paraissaient superficiels et sans fondement.

Il est à évoquer que depuis le début de la création du régime colonial d’Israël, la France en est l’un de ses soutiens les plus actifs. Elle l’a notamment aidé à devenir le seul régime à détenir l’arme nucléaire en Asie de l’Ouest. Ce soutien pourrait s’expliquer par le fait que l’État français partage aussi la même vision du monde colonialiste et impérialiste que le régime sioniste. Entre 1948 et 1969, elle était même son premier fournisseur d’armes et ce partenariat n’a effectivement jamais cessé.

Les exportations d’armes françaises vers les territoires occupés étaient, même, à leur plus haut niveau depuis 8 ans, avec 27,1 millions d’euros en 2024. Au-delà de ces commandes, les livraisons à Israël se sont élevées à 16,1 millions d’euros, un chiffre conforme à la moyenne des dix dernières années.

« En 2024, six licences représentant 6,4 millions d’euros ont, par ailleurs, été délivrées pour du matériel ML5 (conduite de tir, de surveillance et d’avertissement) et trois licences, soit 5 millions d’euros, pour la catégorie M15 (matériel d’imagerie ou de contre-mesures). » Aymeric Elluin, responsable de plaidoyer « Armes et peine de mort » à Amnesty international France a expliqué que « ces éléments d’imagerie et de conduite de tirs sont indispensables à la conduite d’opérations terrestres ».

Le rapport indique également que si le nombre de licences accordées pour l’exportation d’armes vers Israël a diminué, passant de 75 en 2023 à 50 en 2024, le montant autorisé a plus que doublé, passant de 176,2 millions d’euros à 387,8 millions d’euros.

Pour plus de détails, durant la décennie passée avant le mois d’octobre 2023, à savoir avant le lancement du génocide mené par Israël à Gaza, la France a vendu pour 200 millions d’euros d’armes à Israël. Rien que pendant les deux mandats présidentiels de Macron, 111 millions d’euros d’armes ont été exportées vers l’entité sioniste. Par conséquent, la France est le premier fournisseur européen d’armement au régime sioniste avec qui elle échange aussi des « savoirs ».

Les massacres perpétrés par Israël à Gaza ont déjà coûté la vie à plus de 64 000 Palestiniens depuis octobre 2023. Les médias d’investigation et les ONG ont à maintes reprises dénoncé les livraisons d’équipements militaires français à Israël malgré le génocide en cours, tandis que plusieurs députés français ont accusé le gouvernement de manque de transparence et de contrôle parlementaire sur cette question. 

Ces informations montrent que derrière des querelles de clocher qui surgissent entre Paris et Tel-Aviv, dont l’interdiction pour des entreprises israéliennes d’exposer leurs « armes offensives » au Salon de l’aéronautique du Bourget de juin dernier, ou encore les guerres verbales entre Macron et Netanyahu autour d’une éventuelle reconnaissance française d’un État palestinien, se cache une triste réalité : la France est bel et bien complice des crimes contre l’humanité commis par Israël contre les Palestiniens.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV