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Esclavage, colonisation: l’Union africaine et les Caraïbes demandent réparation

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’emblème de l'Union africaine (UA) à son siège à Addis-Abeba, en Éthiopie. ©Reuters

L’Union africaine réclame, aux côtés des pays caribéens, des réparations pour les crimes de la colonisation et de l’esclavage. Les demandes portent sur des compensations financières, la restitution d’artefacts, des excuses officielles et une réponse au défi climatique, malgré le rejet répété des anciennes puissances coloniales.

Lors d’un sommet organisé à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, l’Union africaine (UA) a officiellement rejoint une vaste campagne mondiale réclamant des réparations pour les crimes liés à la colonisation, rapporte The Telegraph.

L’organisation a demandé des compensations « significatives » aux anciennes puissances coloniales, accusées d’avoir exploité les peuples, les terres et les ressources du continent. Selon ses dirigeants, les inégalités structurelles qui freinent encore aujourd’hui le développement africain trouvent leurs racines dans l’impérialisme du XIXe siècle.

La rencontre, qui a réuni des responsables africains et caribéens, a mis en avant une vision commune : obtenir justice réparatrice et reconnaissance du passé. Le président de la Commission de l’UA a souligné que ce combat devrait « honorer les ancêtres, élever les générations futures et revendiquer une destinée partagée dans la liberté et l’unité ».

Les demandes africaines s’ajouteront à celles de la Communauté caribéenne (Caricom), qui milite depuis plus de dix ans pour des réparations évaluées en milliers de milliards. Leur plan inclut des excuses formelles, l’annulation d’une partie de la dette, ainsi qu’un soutien accru en matière de développement économique et éducatif.

Les anciennes puissances concernées — dont le Royaume-Uni, la France, le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne et la Belgique — pourraient être sollicitées non seulement au titre de la traite transatlantique, mais aussi pour les effets durables du colonialisme. Ces réparations pourraient prendre des formes variées : réformes économiques internationales, restitution d’objets culturels spoliés, compensations liées au changement climatique.

Les demandes de réparations ont été à plusieurs reprises rejetées par les Premiers ministres britanniques successifs, y compris Keir Starmer, qui a repoussé les efforts du Commonwealth visant à obtenir un engagement en matière de paiements réparateurs. La France et d’autres anciennes puissances esclavagistes ont également écarté ces revendications. Face à ces refus persistants, certains États caribéens ont décidé de changer de stratégie : plutôt que de cibler uniquement les gouvernements, ils adressent désormais leurs revendications à des institutions financières ou culturelles, jugées plus ouvertes au dialogue.

Le débat met également en lumière la part de responsabilité de certaines monarchies africaines, qui avaient profité de la traite en vendant des captifs aux Européens. Toutefois, le quotidien britannique note qu’aujourd’hui, c’est sur l’impact global et persistant du système colonial que se concentrent les revendications des pays touchés par le colonialisme.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV