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France : la passation de pouvoir avec Bayrou marque le début d’une tâche ardue pour Lecornu

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu et le premier ministre démissionnaire, François Bayrou, lors de la passation de pouvoirs à Matignon, à Paris, le 10 septembre 2025. ©Le Monde

François Bayrou a officiellement présenté mardi 9 septembre sa démission au président Emmanuel Macron, qui en a pris acte. Emmanuel Macron a aussitôt nommé le même jour le ministre des Armées Sébastien Lecornu à Matignon, charge revenant à ce fidèle issu de la droite de trouver des « accords » avec les forces politiques avant de « proposer » un gouvernement. Une mission à haut risque face à la menace permanente d’une censure.

Au lendemain de sa nomination à Matignon, le nouveau premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé mercredi 10 septembre, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, qu’il prévoyait « des ruptures », « sur le fond » et « pas que sur la forme et dans la méthode », a rapporté Le Monde.

« On va y arriver », a-t-il lancé, promettant de recevoir les forces politiques « dans les tout prochains jours ».

L’ancien ministre des armées, très proche d’Emmanuel Macron, s’est contenté d’un discours très court – moins de cinq minutes – pour sa prise de fonctions, prônant « l’humilité » et « la sobriété » face à « cette instabilité et la crise politique et parlementaire que nous connaissons », a-t-il dit.

Nommé mardi soir par le président français après l’échec du vote de confiance demandé par M. Bayrou à l’Assemblée nationale lundi, Sébastien Lecornu a été chargé par Emmanuel Macron de « consulter » les forces politiques en vue de trouver des « accords » pour préserver la « stabilité institutionnelle » du pays.

Sa nomination suscite pourtant des réactions virulentes. Le RN et la gauche dénoncent une provocation, tandis que la droite espère des compromis dans un Parlement sans majorité. Elle divise profondément les forces politiques françaises. À 39 ans, cet élu normand, proche du président, est perçu comme une figure de continuité dans un contexte de crise institutionnelle. 

Marine Le Pen, chef de file du Rassemblement national (RN), n’a pas mâché ses mots, qualifiant cette nomination de « dernière cartouche du macronisme bunkérisé ». Sur X, elle prédit un échec rapide, misant sur une nouvelle dissolution et l’arrivée de Jordan Bardella à Matignon.

Le RN, par la voix de Laure Lavalette, menace déjà d’opposer un veto à tout budget qui ne refléterait pas ses priorités. À gauche, les réactions sont tout aussi acerbes. Mathilde Panot (LFI) dénonce une « provocation », évoquant le passé du nouveau Premier ministre face aux Gilets jaunes et aux crises sociales tandis que Jean-Luc Mélenchon fustige : « Lecornu, l’homme qui a cédé devant Trump et promis 5 % du PIB à l’OTAN et aux États-Unis, et cautionné le grand n’importe quoi en Ukraine ».

Marine Tondelier (Écologistes) évoque un « non-respect des Français », tandis que le socialiste Philippe Brun y voit une « gifle pour le Parlement ». LFI, par la voix de son coordinateur national Manuel Bompard, annonce même une motion de censure dès l’ouverture de la session parlementaire.

Édouard Philippe, du parti Horizons, loue de son côté les qualités de dialogue de Sébastien Lecornu, alors que le président du groupe Modem à l’Assemblée adresse ses félicitations au nouveau chef de gouvernement et appelle à « un compromis qui suive le chemin tracé par Bayrou ».

La passation de pouvoir avec Bayrou marque donc le début d’une tâche ardue pour Lecornu. Dans un climat d’impopularité record pour Emmanuel Macron, cette nomination pourrait précipiter une nouvelle crise si les compromis nécessaires ne sont pas trouvés, estime RT.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV