La Tunisie a confirmé que la deuxième attaque contre la flottille Global Sumud (GSF) à destination de Gaza était une attaque « préméditée ». Elle s’engage à identifier les auteurs de l’action alors que la flottille a juré de continuer son voyage vers les territoires palestiniens occupés malgré les frappes continues d’Israël.
La flottille a rapporté mercredi que l’Alma, un bateau battant pavillon britannique de sa flotte, a été attaqué par un drone alors qu’il était amarré dans les eaux tunisiennes la veille. Le navire a subi des dégâts d’incendie sur son pont supérieur, mais l’incendie a depuis été éteint et tous les passagers et l’équipage sont sains et saufs.
Cette attaque survient quelques heures seulement après que le navire principal de la flottille - le Family, battant pavillon portugais - a été frappé par un drone près des eaux tunisiennes tôt mardi 9 septembre, alors que les autorités tunisiennes nient une telle attaque.
Mercredi, le ministère tunisien de l’Intérieur a toutefois confirmé que la deuxième attaque contre le GSF n’était pas un accident, mais une « attaque préméditée » et a pointé du doigt le régime de Tel-Aviv. Une enquête devrait s’ouvrir en ce sujet.
« Le ministère de l’Intérieur confirme que l’attaque perpétrée hier contre l’un des navires amarrés au port de Sidi Bou Saïd était une attaque préméditée. Les services du ministère mènent toutes les investigations nécessaires pour faire la lumière sur les faits, afin que l’opinion publique, non seulement en Tunisie, mais dans le monde entier, connaisse les commanditaires de cette action », a souligné le ministère dans un communiqué.
Il s’agit d’une rupture nette avec le rejet par les autorités tunisiennes des soupçons suite à la première attaque contre le navire de flottille Family. À l’époque, les autorités avaient rejeté les informations faisant état d’une frappe de drone, les jugeant « dénuées de tout fondement », attribuant l’incendie à des « causes internes », comme l’incendie d’une cigarette ou d’un gilet de sauvetage.
Cependant, après l’attaque de mardi contre le navire de la flottille Alma, amarré au port de Sidi Bou Saïd, les autorités tunisiennes ont admis que l’incident portait clairement la marque d’un acte de sabotage coordonné.
Les observateurs et les militants affirment que tous les éléments accusent Israël, qui a un long antécédent en matière d’interception et d’attaque de flottilles humanitaires à destination de la bande de Gaza sous blocus, arguant que les attaques font partie des tentatives désespérées de Tel-Aviv pour intimider les missions de solidarité internationale et pour étouffer toute initiative qui expose les crimes de l’entité occupante contre le peuple palestinien.
Les groupes de défense des droits de l’homme soulignent que le ciblage répété des navires de la flottille démontre la peur d’Israël d’un contrôle international et sa détermination à isoler Gaza à tout prix.
Le GSF comprend plus de 50 bateaux, qui ont embarqué à Barcelone à la fin du mois dernier dans le but de briser ce qui a été dénoncé par les organismes de défense des droits de l’homme comme l’un des blocus les plus stricts et les plus inhumains au monde.
La flottille a été décrite comme la plus grande mission maritime de ce type depuis des décennies, transportant des délégations d’au moins 44 pays.
Son succès potentiel marquerait la première fois en près de 15 ans qu’une flottille atteindrait les côtes de Gaza.
Les responsables israéliens se sont ouvertement insurgés contre la mission, le ministre d’extrême droite Itamar Ben-Gvir menaçant de qualifier les militants de « terroristes » et de confisquer les bateaux.