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Netanyahu signe un accord pour élargir les colonies en Cisjordanie dans le cadre du plan E1

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des colons observent, mercredi 20 août 2025, la colonie de Maale Adumiml où le cabinet israélien a approuvé la relance du projet « E1 » prévoyant environ 3 400 nouveaux logements et la création d’une nouvelle colonie à Ashahel. ©EPA

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi la signature d’un accord visant à étendre les colonies de peuplement dans le cadre du plan dit « E1 », qui prévoit de diviser la Cisjordanie occupée en deux.

Lors d’une conférence de presse tenue dans la colonie de Maale Adumim, à l’est d'Al-Qods, Netanyahu a dit avoir signé cet accord avec plusieurs chefs de conseils de colonies de la région afin d’en permettre l’expansion.

Ce projet ambitieux qui prévoit la construction de milliers d’unités de logement à Maale Adumim et dans ses environs, vise à diviser la Cisjordanie en deux, en interrompant les liaisons entre ses villes du nord et du sud, tout en isolant Qods-Est.

Les Palestiniens dénoncent ce plan, qu’ils considèrent comme faisant partie de la vision de Netanyahu d’un « Grand Israël », estimant qu’il consoliderait l’occupation et compromettrait toute perspective d’un État palestinien.

Un projet de « Grand Israël » ?

« Cet endroit nous appartient. Nous préserverons notre patrimoine, notre terre et notre sécurité », a prétendu Netanyahu, ajoutant que « le front oriental d’Israël n’est pas la colonie de Maale Adumim, mais bien la vallée du Jourdain une zone stratégique en Cisjordanie.

Dans une entrevue accordée à la chaîne i24NEWS, il a déclaré qu'il se sentait investi d'une « mission historique et spirituelle » et qu’il était profondément « attaché » à la vision d'« un Grand Israël » qui inclurait les territoires palestiniens, mais aussi, selon certaines interprétations, des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l'Irak. Ce projet a suscité une forte réprobation dans le monde arabe et parmi les Palestiniens.

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Le projet E1 illustre l’écart entre la volonté d’Israël de légitimer des décisions de construction illégales par le biais de mesures administratives et la réalité sur le terrain.

Si l’administration civile de la Cisjordanie détaille avec minutie l’emplacement et le cadre juridique du projet, le ministre d’extrême droite Smotrich en expose ouvertement les effets attendus : « Le dernier clou dans le cercueil de l’idée d’un État palestinien ».

Cette décision s’inscrit dans un contexte marqué par la montée des violences de colons israéliens contre les Palestiniens, violences souvent impunies, et dans un climat de tension croissante. Parallèlement, le régime israélien a rappelé 60 000 réservistes pour renforcer ses troupes et préparer une nouvelle offensive militaire visant à occuper la ville de Gaza.

En juillet, la Knesset a adopté un texte non contraignant appelant à l’application de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie et la vallée du Jourdain, renforçant ainsi la politique d’extension des colonies.

En 2023, le cabinet Netanyahu a également voté l’accélération des procédures de planification en Cisjordanie, en réduisant les prérogatives des autorités compétentes en matière d’établissement et d’expansion des colonies.

Le projet E1, surnommé « la colonie la plus dangereuse » par le quotidien israélien Haaretz, continue de susciter de fortes pressions internationales depuis les années 1990. Sous l’administration Trump, les États-Unis ont apporté leur soutien au projet, ouvrant la voie à une politique israélienne de plus en plus agressive en Cisjordanie.

L’ONU a, pour sa part, averti que l’expansion continue des colonies menaçait la viabilité de la solution à deux États et exacerberait le conflit israélo-palestinien.

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En juillet 2024, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a rendu un avis historique déclarant illégale l’occupation israélienne des territoires palestiniens, et exigeant l’évacuation des colonies, y compris celles de Cisjordanie et de Qods-Est. Cette décision fait écho aux nombreux avertissements de l’ONU concernant l’impact destructeur de la colonisation sur la paix et la stabilité de la région.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV