Le Burkina Faso a annoncé la suppression des frais de visa pour tous les ressortissants des pays africains, afin de faciliter la circulation des personnes et des marchandises dans le pays.
« Désormais, tout citoyen d’un pays africain souhaitant se rendre au Burkina Faso ne paiera aucun frais pour l’obtention du visa », a déclaré le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, à l’issue d’une réunion du Conseil des ministres présidée jeudi 11 septembre par le chef de l’État burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré.
Les visiteurs africains devront toutefois soumettre une demande de visa en ligne, qui sera examinée pour approbation, a précisé le ministre burkinabè de la Sécurité.
Les citoyens des pays d’Afrique de l’Ouest peuvent déjà se rendre au Burkina Faso sans visa, mais cette situation pourrait changer à l’avenir, le pays s’étant retiré de la CEDEAO avec ses voisins, le Mali et le Niger.
Le capitaine Traoré, qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2022, se présente comme un champion du panafricanisme. Il critique souvent l’Occident et le colonialisme.
La suppression des frais de visa pour les ressortissants africains reflète l’attachement du Burkina Faso aux idéaux panafricanistes et contribue à promouvoir l’intégration régionale, peut-on lire dans un communiqué du service d’information du gouvernement burkinabè, publié jeudi soir.
« Ce système de visa gratuit pour les ressortissants africains contribuera également à promouvoir le tourisme et la culture burkinabè, et à renforcer la visibilité du Burkina Faso à l’étranger », a ajouté le même communiqué.
Par ailleurs, il est à rappeler que la Fédération des Organisations Patronales du Tourisme et de l’Hôtellerie du Burkina Faso a organisé fin avril-début mai la 5e édition du Salon du Tourisme, de l’Hôtellerie et de la Restauration de Ouagadougou (VITHRO), au cours duquel les participants de l’AES ont mené des réflexions pour adapter le tourisme au contexte sécuritaire.
La 5e édition du VITHRO se déroule sous le thème : « Quelle stratégie pour dynamiser le tourisme dans la zone AES : défis et perspectives ? », a alors annoncé l’agence de presse burkinabè.
Selon le ministre burkinabè du Tourisme, Gilbert Ouédraogo, ce thème traduit une forte volonté de repenser le tourisme dans une dynamique intégrée, résiliente et solidaire, compte tenu de la crise sécuritaire que traversent le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Pour lui, le tourisme est un levier d’espoir, d’opportunité et de développement durable pour les pays de l’AES.
Dans ce sens, il a invité les acteurs à adapter leurs offres au contexte actuel, en mettant l’accent sur la promotion des identités culturelles des pays de l’AES.
En outre, M. Ouédraogo a souligné la nécessité pour les acteurs du secteur de travailler à une coopération renforcée entre les pays membres afin de mutualiser les efforts et les ressources.
Un accord militaire datant de 2018 entre la France et le Burkina Faso avait permis le déploiement d’environ 400 soldats des forces spéciales françaises pour mener de soi-disant opérations de lutte contre le terrorisme dans le pays.
Après le coup d’État militaire en septembre 2022, qui a conduit à la mise en place d’un gouvernement de transition sous la direction du président Ibrahim Traoré, cette nouvelle administration a mis l’accent sur la souveraineté nationale et l’autonomie en matière de sécurité.
De multiples manifestations ont lieu pour réclamer le retrait des troupes françaises.
En janvier 2023, le gouvernement du Burkina Faso a annoncé officiellement la fin de son accord militaire avec la France ; le février 2023 marque la fin officielle des opérations militaires françaises au Burkina Faso.
À noter qu’en prenant la décision de supprimer des frais de visa pour tous les ressortissants africains, ce pays d’Afrique de l’Ouest rejoint ainsi des États tels que le Ghana, le Kenya et le Rwanda, qui ont assoupli les conditions de voyage pour les ressortissants africains.