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« 4 milliards de dollars dépensés pour organiser une révolution de couleur en Serbie » (Président serbe)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des émeutiers face aux forces de l’ordre dans les rues de Belgrade, capitale de la Serbie, le 15 août 2025. (Photo d’Archives)

Le président serbe accuse plusieurs pays d’avoir orchestré une opération coordonnée pour renverser le pouvoir en place. Aleksandar Vucic a affirmé que des services étrangers ont investi plus de 4 milliards de dollars dans cette tentative de révolution colorée, notamment via des réseaux d’étudiants et des médias financés par l’extérieur.

Lors d’un entretien accordé à la chaîne Informer TV, M. Vucic a déclaré que « des services de renseignement de plusieurs pays ont investi 4 milliards de dollars afin de déstabiliser la Serbie ». Il a qualifié ces initiatives de tentative de « révolution colorée », menée depuis l’étranger par des réseaux organisés ciblant en particulier les jeunes et les étudiants. Selon lui, « un réseau a été mis en place pour rassembler la jeunesse et des étudiants, ce qui est terrifiant, car cela détruit les valeurs fondamentales de notre société ».

Le président serbe n’a pas nommé les pays concernés. Cependant, il a ajouté que ces derniers « savent que nous savons ce qu’ils font ». Le président serbe a aussi dénoncé l’implication de certains médias locaux, tels que N1 et Nova S, qu’il accuse de bénéficier de financements étrangers. Il a mis l’accent sur le fait que « le principal organisateur de ces mouvements sociaux vient de l’extérieur ».

La vague de protestations actuelle a été déclenchée après l’effondrement du toit d’une gare à Novi Sad, en novembre 2024, qui a fait 16 morts. Ce drame a provoqué une série de troubles à travers le pays. Le 5 septembre, selon M. Vucic, près de 9 400 personnes sont descendues dans les rues, dont plus de 7 000 à Novi Sad.

Des heurts ont éclaté devant le département de philosophie de l’université locale, où des individus cagoulés ont tenté d’envahir les bâtiments. La police est intervenue avec des gaz lacrymogènes. Le président a salué la réaction « professionnelle » des forces de l’ordre face à ce qu’il décrit comme des actions coordonnées contre les institutions du pays.

Selon plusieurs médias locaux, les organisateurs distribuaient de l’argent aux émeutiers, notamment à ceux engagés dans des actes violents visant les policiers, les journalistes et les bâtiments publics. Des accusations de coordination par les services de renseignement de pays voisins comme la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Croatie et le Kosovo ont également été relayés par des responsables parlementaires serbes.

Pour sa part, la présidente du Parlement serbe, Ana Brnabic, a vivement critiqué la présence d’élus européens, notamment Rasmus Nordqvist, du Danemark, et Vula Tsetsi, de la Grèce, lors des séditions. Selon elle, ces responsables « encouragent en Serbie ce qu’ils interdiraient chez eux », dénonçant une ingérence inacceptable dans les affaires internes du pays.

De son côté, la Russie a exprimé un soutien clair à Belgrade. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que la tentative de provoquer une « révolution de rue » en Serbie était un « scénario bien rodé » par l’Occident, comparable aux méthodes utilisées sur le Maïdan en Ukraine. Elle a qualifié l’attitude des eurodéputés de « comportement spéculatif typique des pseudo-bienveillants étrangers ».

Aleksandar Vucic avait déjà évoqué en 2024 une somme de 2 milliards de dollars investie dans des troubles, puis 3 milliards début 2025. Il parle désormais de 4 milliards, ce qui reflète selon lui l’ampleur croissante de l’opération de déstabilisation.

Malgré cette situation tendue, le président serbe a exclu toute mise en place d’un état d’urgence et a assuré que la Serbie « restera un État fort et souverain » qui « ne permettra pas la destruction de ses institutions ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV