Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu demeure mal vu dans l’opinion publique depuis son arrivée à Matignon, tandis qu’Emmanuel Macron est, lui, en chute libre, ce qui témoigne de la défiance envers le nouveau couple exécutif.
Un dernier baromètre Ipsos/BVA pour La Tribune Dimanche révèle que le nouveau locataire de Matignon ne recueille pas les faveurs des Français et que la très forte défiance à l’encontre d’Emmanuel Macron se confirme.
Le taux d’opinions défavorables des Français à l’égard de Sébastien Lecornu est de 40 %. Ce dernier bénéficie cependant du doute, au regard des 74 % d’opinions défavorables de François Bayrou en juillet dernier.
Avec seulement 16 % d’opinions favorables (contre 40 % d’opinions défavorables), le Premier ministre fait en effet moins bien que son prédécesseur François Bayrou (20 %) lors de sa nomination et il est même nettement distancé par Gabriel Attal (37 %), Michel Barnier (34 %) et Élisabeth Borne (27 %).
De plus, 60 % des Français pensent qu’il ne parviendra pas à un compromis avec des partis de l’opposition, dont le PS, pour faire adopter le budget 2026.
« La différence fondamentale, c’est que Sébastien Lecornu n’est pas très connu; les Français n’ont donc pas d’opinion suffisamment construite sur lui », estime Mathieu Gallard, directeur d’études chez Ipsos France.
Le désaveu est cinglant pour Emmanuel Macron, dont l’impopularité a bondi de 7 points, avec 79 % d’opinions défavorables. Le président atteint ainsi son plus bas niveau historique dans ce baromètre depuis 2017, avec seulement 17 % d’opinions favorables. C’est même au sein de sa base électorale qu’il s’effondre le plus (-18 points).
Parmi les personnalités que les Français seraient satisfaits de voir accéder à la présidence du pays, le président du RN Jordan Bardella arrive en tête (35 %), devant la leader du parti Marine Le Pen (32 %), puis le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (27 %), qui devance l’ancien Premier ministre Édouard Philippe (25 %). Raphaël Glucksmann, première personnalité de gauche dans ce classement, n’arrive qu’en huitième position (18 %).
Cette étude intervient alors que le nouveau Premier ministre français est entré en fonction mercredi, au lendemain de sa nomination par Emmanuel Macron pour succéder à François Bayrou.
Huit ans après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, le centre agonise. La nomination de Sébastien Lecornu ne masque pas l’épuisement de cette doctrine.
Selon un dernier rapport publié ce dimanche par Le Point, la nomination de Lecornu comme Premier ministre révèle l'épuisement d'une méthode et l'essoufflement d'une vision politique qui étaient encore, il n'y a pas si longtemps, porteuses d'espoir.
En choisissant son ministre le plus fidèle, Emmanuel Macron tente, une ultime fois, de faire mentir les lois de la politique. Comme si la loyauté personnelle pouvait faire oublier l'usure du pouvoir, comme si l'abnégation d'un homme pouvait conjurer l'obsolescence d'une doctrine.