Une enquête publiée, samedi 13 septembre, par le quotidien néerlandais De Volkskrant rapporte les témoignages saisissants de quinze médecins étrangers, comptant parmi les derniers témoins internationaux présents dans la bande de Gaza.
Leurs observations cliniques jettent une lumière crue sur la nature des blessures infligées aux enfants palestiniens lors la guerre génocidaire a Gaza.
Des médecins étrangers décrivent une série d’enfants abattus d’une balle à la tête ou à la poitrine, affirmant que ces faits démontrent une volonté délibérée d’Israël de cibler les plus jeunes.
Selon leurs témoignages, ces praticiens ont soigné 114 enfants âgés de 15 ans ou moins, victimes de blessures critiques à la tête et à la poitrine. La majorité n’a pas survécu, ont-ils confié au journal.
Des témoins affirment que les balles provenaient de drones armés et de tireurs d’élite israéliens. L’ancien commandant de l’armée néerlandaise, Mart de Kruif, estime qu’il est quasiment impossible que ces tirs soient le fruit du hasard, compte tenu de l’ampleur et de la localisation des blessures.
Le chirurgien traumatologue américain, Feroze Sidhwa, en poste à l’hôpital européen de Gaza à partir de mars 2024, s'est déclaré extrêmement choqué face à cet afflux de cas tragiques. Il se remémore notamment l’admission, en l’espace de quarante-huit heures, de quatre jeunes garçons atteints de blessures par balle à la tête. « Je me suis dit : mais qu’est-ce que c’est ? Comment est-ce possible ? », a-t-il déclaré. Au cours des deux semaines suivantes, il a soigné neuf autres enfants présentant des blessures similaires.
Dans des conditions de travail qualifiées d’« apocalyptiques » par l’enquête, les médecins internationaux présents dans la bande de Gaza opèrent sous des températures extrêmes, au sein d’hôpitaux où l’air est saturé par l’odeur nauséabonde des égouts, des explosifs et de la décomposition, et doivent faire face à une pénurie de ventilateurs et de matériel médicaux, souvent défectueux ou hors d’usage.
Au cœur de ce chaos, des actes de courage médical tentent de pallier l’effondrement des systèmes. La chirurgienne urgentiste Mimi Syed a ainsi procédé à l’intubation d’une fillette de quatre ans, victime d’une blessure par balle dans une soi-disant zone humanitaire.
Elle a dû utiliser un laryngoscope qu’elle avait elle-même introduit clandestinement sur le territoire, un geste qui a permis de maintenir l’enfant en vie. La praticienne a par la suite documenté la balle logée dans le crâne de la petite fille, apportant une preuve médiale du drame.
Les praticiens affirment également avoir soigné des blessures compatibles avec l’usage d’armes à sous-munition, dont les minuscules projectiles cubiques transpercent les organes et les vaisseaux sanguins, provoquant des hémorragies fatales ou des amputations lourdes.
Des experts en armement, cités dans le rapport, affirment que la morphologie de ces blessures correspond à celle provoquée par l’impact de fragments de tungstène fabriqués en Israël. L’armée israélienne, pour sa part, dément utiliser de telles munitions dans le cadre de ses opérations.
La situation sur le terrain reste dramatique, avec un afflux quotidien massif de victimes. Les enfants, qui représentent plus de 40 % de la population de Gaza, paient un prix particulièrement lourd, nombre d’entre eux étant hospitalisés pour des blessures très graves.
Dans l’enfer indescriptible des hôpitaux de Gaza, les médecins internationaux décrivent des cas d’une brutalité inouïe de l’armée israélienne : des enfants touchés au cerveau par éclats d’obus, blessés de balles dans la poitrine, ou encore de membres littéralement pulvérisés par des explosions.
Parmi ces victimes innocentes, nombreuses sont celles classées sous l’acronyme WCNSF (« Wounded Child, No Surviving Family »), des enfants blessés privés de toute famille survivante.
Le chirurgien britannique Goher Rahbour a observé un schéma clinique particulièrement inquiétant. Il rapporte que la localisation des blessures corporelles chez les enfants admis semblait varier de manière méthodique : un jour la poitrine ou la tête, un autre les membres ou l’abdomen. Cette alternance systématique suggérerait, selon son analyse, une modification délibérée et coordonnée des points de visée.
Malgré les risques encourus – Israël bloquant souvent la réadmission de ceux qui témoignent – plusieurs praticiens affirment que « rester silencieux n’est pas une option », selon le chirurgien américain Feroze Sidhwa.
Des médecins venus des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, d’Australie et des Pays-Bas soulignent qu’ils considèrent comme un devoir non seulement de sauver des vies, mais aussi de témoigner des crimes israéliens à Gaza.
Leurs témoignages mettent en lumière une réalité implacable : les enfants sont délibérément pris pour cible, les hôpitaux systématiquement détruits, et le coût humain du génocide en cours est vertigineux.
Depuis le déclenchement de la guerre par le régime israélien, 64 803 Palestiniens ont été assassinés et 164 264 autres blessés, la majorité étant des enfants et des femmes.