Plus de 80 ONG, dont Oxfam et la Ligue des droits de l’Homme, appellent les États, en particulier européens, à interdire toute activité commerciale avec les colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés. Dans un rapport, elles pointent du doigt des entreprises comme Carrefour, JCB, Barclays et Siemens, accusées de soutenir indirectement la colonisation et la crise humanitaire qui en découle.
Des ONG ont appelé lundi 15 septembre les États et entreprises, notamment européens, à mettre fin à leur « commerce avec les colonies illégales » d’Israël dans les territoires occupés palestiniens.
Plus de 80 organisations, parmi lesquelles la Ligue des Droits de l’Homme et Oxfam, publient pour l’occasion un rapport intitulé « Commerce avec les colonies illégales : comment les États et entreprises étrangères permettent à Israël de mettre en œuvre sa politique de colonisation illégale ».
Leur campagne cible nommément des entreprises et institutions qui « par le maintien de leurs activités commerciales avec les colonies illégales, contribuent directement à la crise humanitaire causée par l’occupation prolongée d’Israël ».
Par exemple le distributeur français Carrefour, dont les partenariats commerciaux en Israël « soutiennent directement l’économie des colonies » en y permettant la vente de ses produits, selon le rapport.
Ou comme l’équipementier britannique JCB, dont les engins servent aussi bien à la destruction de maisons ou cultures palestiniennes qu’à la construction de colonies illégales, accusent les ONG.
Le rapport pointe aussi du doigt les banques étrangères, comme le groupe britannique Barclays, qui financent des activités commerciales, et le géant industriel allemand Siemens qui contribue selon les ONG aux infrastructures de transport bénéficiant aux colonies illégales.
Dans un communiqué, les organisateurs de la campagne « insistent pour que les États, particulièrement ceux de l’UE et le Royaume-Uni, interdisent explicitement les activités commerciales avec les colonies d’Israël, y compris la prestation de services et la réalisation d’investissements ».
Ils demandent, par exemple, d’interdire aux banques et aux institutions financières de « fournir des prêts et du crédit aux sociétés bénéficiant des colonies qui financent des projets dans les colonies ».
Ce rapport fait suite à celui présenté en juillet au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies par la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese.
Intitulé « De l’économie de l’occupation à l’économie du génocide », il détaillait « les mécanismes des entreprises qui soutiennent le projet colonial israélien de déplacement et de remplacement des Palestiniens ».
Selon Francesca Albanese, « les colonies s’étendent, financées par les banques et les assureurs, alimentées par les combustibles fossiles et normalisées par les plateformes touristiques, les chaînes de supermarchés et les institutions universitaires ».
L’experte de l’ONU avait relevé que les consommateurs avaient « la possibilité de demander des comptes à ces entreprises ». « Nous votons en quelque sorte avec nos portefeuilles », avait-elle souligné.