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Grève du 18 septembre : les organisations syndicales promettent une « journée noire »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De nombreux rassemblements et manifestations sont prévus en France ce jeudi 18 septembre. ©SIPA

Huit jours après Bloquons tout, c’est au tour des syndicats d’appeler à se mobiliser. La participation s’annonce massive, comparable à celle contre la réforme des retraites en 2023. L'ampleur du dispositif est du « jamais-vu depuis les manifestations des Gilets jaunes de 2019.

Entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus dans toute la France, selon les prévisions mercredi de la place Beauvau. Les organisations syndicales, qui s'opposent aux futures orientations budgétaires annoncées cet été, ont promis une « journée noire ».

Jeudi en fin de matinée, le ministre démissionnaire de l’intérieur a fait un premier point presse. Plus de 80 000 policiers et gendarmes ont été déployés, « 26 Centaure [blindés de la gendarmerie] et 10 engins lanceurs d'eau » seront mobilisés, a précisé Bruno Retauilleau. L'ampleur du dispositif est du « jamais-vu depuis les manifestations des Gilets jaunes de 2019 », confirme le ministère de l'Intérieur à Franceinfo. 

En direct, La grève de 18 septembre à Paris

Selon les chiffres donnés par Bruno Retailleau, 10 000 manifestants ont participé à 230 actions depuis ce matin. 58 personnes ont été interpellées, dont 11 en région parisienne. 95 tentatives de blocage ont eu lieu, a noté le ministre de l’Intérieur.

Le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, a comptabilisé 45% de grévistes dans les collèges et lycées jeudi, a-t-il annoncé. « Cette forte mobilisation des personnels du second degré (...) témoigne d'une profonde colère face aux conditions de rentrée, au déclassement salarial et à la mise à mal de l'école publique », a estimé le Snes-FSU dans un communiqué.

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, déplore sur France Info que les manifestants soient « gazés » et « violentés » alors qu'ils sont pacifiques. Selon elle, le ministre de l’Intérieur « met de l'huile sur le feu » en déployant un nombre « inédit » de forces de l'ordre. « Le 10 septembre, il n’y a pas eu particulièrement de violence, et aujourd’hui il n'y aura pas de violence à part les violences organisées à cause de la stratégie du maintien de l’ordre qui est déployée par le ministre démissionnaire », a-t-elle assuré.

Affrontements à Paris et Marseille, 55 interpellations depuis le matin

Des policiers sont intervenus près d'un dépôt de bus dans le 20e arrondissement de Paris. Les forces de l'ordre utilisent du gaz lacrymogène contre les manifestants. Des affrontements ont également éclaté à Marseille.

La grève du 18 septembre marque le premier temps fort syndical de la rentrée, particulièrement agitée depuis la démission de François Bayrou et la nomination de Sébastien Lecornu pour le remplacer au poste de Premier ministre. Partout en France, elle promet d’être largement suivie. Dans les écoles, les transports, mais aussi les pharmacies et les cabinets médicaux, l’activité pourrait bien être mise à l’arrêt.

Les autorités s’attendent à une mobilisation plus importante; au total, environ 250 cortèges sont prévus partout en France.

À Paris, le cortège s’élance à 14 h de la place de la Bastille et prendra la direction de la place de la République, avant de rejoindre celle de la Nation.

D’importantes mobilisations se déroulent également à Rennes et à Nantes, ainsi qu’à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon, ou encore Dijon.

À Paris, le premier syndicat du primaire, la FSU-Snuipp prévoit qu’un tiers des enseignants du premier degré (maternelle et primaire) seront en grève. Il estime même à plus de 45 % le taux de grévistes, avec au moins 90 écoles fermées.

La secrétaire générale du Snes-FSU, Sophie Vénétitay, a par ailleurs annoncé que « la mobilisation des professeurs [serait] importante » dans le second degré.

La journée de jeudi s’annonce également compliquée dans les transports. Sur les lignes Intercités, un train sur deux est prévu et un sur trois pour les TER. Le trafic sera par ailleurs « fortement perturbé » sur le réseau ferroviaire francilien. 

Dans les hôpitaux, les officines, mais aussi les cabinets, les professionnels de santé sont massivement appelés à débrayer. L’ensemble des personnels hospitaliers sont en effet appelés, par l’intersyndicale, à se mettre en grève ce jeudi.

Du côté des médecins, la principale fédération syndicale, la coalition Action praticiens hôpital (APH), appelle à « soutenir » le mouvement. Dans les établissements de santé, l’administration a toutefois le pouvoir de réquisitionner une partie des personnels pour maintenir la continuité des soins.

Les pharmaciens, mobilisés contre une baisse du plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques, sont appelés à une « fermeture massive » des officines et à manifester, selon les deux principaux syndicats du secteur, l’USPO et la FSPF. D’après un sondage réalisé par l’USPO, 98 % des pharmacies interrogées seront fermées ce jeudi. Plus de la moitié de ces professionnels participeront d’ailleurs à l’une des mobilisations prévues sur le territoire.

La première organisation syndicale des kinésithérapeutes, la FFMKR, appelle également à fermer les cabinets.

Parallèlement, la CFE-Energie, premier syndicat d’EDF et deuxième des industries électriques et gazières, a appelé à débrayer pendant une heure ou à venir dans les cortèges syndicaux, selon les informations de l’Agence France-Presse.

Dans la chimie, la CFDT, premier syndicat, s’attend à une mobilisation « très soutenue », a indiqué Bruno Bouchard, délégué fédéral FCE-CFDT en charge de la branche.

« On a référencé plus de 150 appels à la grève » dans des entreprises comme TotalEnergies, Sanofi, Arkema, Air Liquide et Kem One, a indiqué Jean-Louis Peyren, secrétaire fédéral de la CGT Chimie pour l’industrie pharmaceutique. 

Côté agriculture, aussi, la mobilisation devrait se faire sentir ce jeudi. La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, appelle les agriculteurs « à se mobiliser partout en France […] pour plus de justice sociale, fiscale et environnementale ». Au vu du déploiement policier annoncé, il « alerte sur le respect du droit de manifester ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV