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Les États-Unis opposent leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu à Gaza

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les États-Unis opposent une nouvelle fois leur veto à un cessez-le-feu à Gaza. ©Reuters

Les États-Unis ont exercé leur droit de veto pour bloquer une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent dans la bande de Gaza. Il s’agit du sixième veto de ce type depuis le déclenchement de la guerre génocidaire israélienne, il y a près de deux ans.

La résolution a été rédigée par les dix membres non permanents du Conseil – Algérie, Danemark, Grèce, Guyana, Pakistan, Panama, la Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie – et a été soutenue par 14 des 15 membres du Conseil. Les États-Unis y ont opposé leur veto jeudi.

La résolution exigeait l’entrée et la distribution sans restriction de l’aide humanitaire à Gaza et mettait l’accent sur le rétablissement des services essentiels dans un contexte de famine confirmée et d’escalade des opérations militaires dans le territoire assiégé palestinien.

La résolution exhortait toutes les parties à respecter le cessez-le-feu et appelait à l’acheminement sûr et sans entrave de l’aide par l’ONU et ses partenaires, conformément au droit international humanitaire et aux principes d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance.

Elle a également souligné la nécessité de lever toutes les restrictions imposées par Israël sur l’aide et de rétablir les services essentiels sur l’ensemble du territoire.

S’exprimant au nom des pays parrains avant le vote, la représentante permanente du Danemark auprès des Nations unies, Christina Markus Lassen, a souligné la grave crise humanitaire à l’origine de cette initiative. « Nous représentons la volonté et les attentes des membres de l’Assemblée générale qui nous ont élus », a-t-elle déclaré. « La situation catastrophique à Gaza nous pousse à agir aujourd’hui. »

Après le veto, Mme Lassen a ajouté : « Même si cette résolution n’a pas été adoptée aujourd’hui […] 14 membres du Conseil ont envoyé un message clair. Nous souhaitons un cessez-le-feu immédiat et durable, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages et la levée urgente de toutes les restrictions sur l’aide humanitaire. »

L’ambassadeur de la Corée du Sud, Sangjin Kim, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, a, quant à lui, souligné l’importance historique de cette session.

« Cette réunion a marqué la 10 000e session de l’histoire du Conseil », a-t-il indiqué, soulignant également sa coïncidence avec le 80e anniversaire de la fondation des Nations unies et la veille de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale.

Sangjin Kim a exhorté les membres à honorer ces étapes importantes en remplissant le mandat du Conseil de maintenir la paix et la sécurité internationales.

Le représentant américain Morgan Ortagus a qualifié la résolution d’« inacceptable », arguant qu’elle « ne condamnait pas le Hamas ni ne reconnaissait le droit d’Israël à la légitime défense ».

Ceci alors que le Hamas a affirmé, dans un mémorandum urgent adressé aux ministres des Affaires étrangères des pays arabes et musulmans ainsi qu’aux organisations internationales, avoir fait preuve d’une flexibilité maximale pour la conclusion d’un cessez-le-feu à Gaza. Pourtant, le régime sioniste a « sapé les efforts de paix en commettant des assassinats et des massacres ainsi qu’en imposant de nouvelles conditions ». Le mémorandum faisait notamment référence à l’attaque terroriste du régime israélien à Doha, visant l’équipe de négociation du Hamas travaillant sur un cessez-le-feu à Gaza dans la capitale qatarie.

Ce veto a suscité de vives critiques à l’échelle internationale, de nombreuses voix accusant les États-Unis d’avoir permis la poursuite du génocide à Gaza.

Sur les réseaux sociaux, les défenseurs palestiniens et les observateurs des droits de l’homme ont qualifié ce veto de « complicité de dévastation » et de « feu vert à la poursuite des crimes », appelant à des mesures alternatives par l’intermédiaire de l’Assemblée générale des Nations unies.

D’autres ont souligné le passé des États-Unis en matière de protection d’Israël, soulignant qu’il s’agissait du 43e veto à des mesures contre Israël.

Depuis le lancement par le régime israélien de sa campagne génocidaire contre Gaza le 7 octobre 2023, 65 062 personnes ont été tuées et 165 697 blessées, en majorité des femmes et des enfants.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV