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L’Iran condamne et qualifie d'illégale et de provocatrice la décision de l’E3 de rétablir les sanctions de l’ONU

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le bâtiment du ministère iranien des Affaires étrangères à Téhéran. (Archives)

L'Iran a condamné la tentative de la troïka européenne de rétablir les sanctions des Nations Unies dans le cadre du mécanisme de « snapback »,  la qualifiant d'« illégale, injustifiée et provocatrice ».

Cette réaction fait suite au vote du Conseil de sécurité de l'ONU, vendredi 19 septembre, contre un projet de résolution visant à lever définitivement les sanctions liées au programme nucléaire pacifique iranien.

Neuf membres se sont opposés à cette mesure, tandis que la Russie, la Chine, le Pakistan et l'Algérie l'ont soutenue, et deux se sont abstenus. En conséquence, les sanctions de l'ONU contre l'Iran seront rétablies d'ici le 28 septembre si aucun accord n'est trouvé.

Dans un communiqué, le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré que cette décision constituait un « acte illégal, injustifié et provocateur » qui compromet les processus diplomatiques en cours.

Selon le ministère, les mesures destructrices de la troïka européenne (la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne) en vue de rétablir les résolutions annulées du Conseil de sécurité de l'ONU interviennent alors que les installations nucléaires iraniennes sous garanties ont été attaquées et endommagées par le régime israélien et les États-Unis ; ces attaques ont violé la Charte des Nations Unies, mis en danger la paix et la sécurité internationales et sapé gravement les fondements du régime de non-prolifération des armes nucléaires.

Le ministère a ajouté que « les trois pays européens ont non seulement refusé de condamner les actes d'agression d'Israël et des États-Unis, pire encore, ils ont commis une double violation en abusant du mécanisme de règlement des différends du PGAC.»

Le communiqué a mis l'accent sur cinq points, indiquant d'abord que la démarche européenne complète le processus de relance des résolutions annulées et « affaiblit sérieusement » la diplomatie.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a souligné que l’entière responsabilité des conséquences incombe aux États-Unis et au groupe l'E3, qui ont « déformé les faits, formulé des allégations sans fondement et exercé des pressions sur certains membres non permanents du Conseil ».

La mesure, qui manquait de consensus, a été adoptée malgré la forte opposition de plusieurs membres du Conseil, portant atteinte à la fois à la crédibilité de l'organe et au régime de non-prolifération, a noté le communiqué.

Le programme nucléaire iranien est pacifique et reflète la volonté de son peuple de poursuivre le progrès scientifique et technologique, a fait remarquer le ministère, ajoutant que Téhéran défendra ses droits, y compris par la diplomatie, tout en « se réservant le droit de répondre à toute mesure illégale ».

Enfin, le ministère iranien des Affaires étrangères a exhorté tous les membres responsables de la communauté internationale à rejeter la décision européenne et à éviter de lui accorder une légitimité.

L’Iran soutient depuis longtemps que l'E3 n’avait aucune base légale pour invoquer le snapback, compte tenu de ses propres violations du PGAC à la suite du retrait américain de l'accord en 2018. Téhéran note qu’il n’a réduit ses engagements nucléaires qu’en réponse à cette violation. 

Téhéran n'acceptera aucune mesure injuste

Vendredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est entretenu au téléphone avec Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Les deux hommes ont discuté de l'état de la coopération de l'Iran avec l'agence, du différend sur le « snapback » et des délibérations du Conseil.

M. Araghchi a critiqué le « climat politisé » des sessions du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, insistant sur le fait que la coopération de l'Iran avec l'agence reste « purement technique et dans le cadre des réglementations internationales ».

Il a souligné qu'en tant que pays responsable, l'Iran a constamment privilégié la diplomatie et la coopération technique pour résoudre les problèmes nucléaires, mais qu'il « n'acceptera aucune mesure politique injuste ni aucune pression susceptible d'attiser les tensions ».

Cette conversation a eu lieu alors que l'Iran et l'AIEA venaient de signer un nouvel accord de coopération le 9 septembre.

Cet accord avec l'AIEA faisait suite à une suspension de la coopération après les attaques israélo-américaines contre les installations nucléaires pacifiques iraniennes en juin.

Cette suspension avait été ordonnée par le Parlement iranien en signe de protestation contre une résolution anti-iranienne adoptée par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA, que le régime israélien avait utilisée comme prétexte pour lancer son agression contre l'Iran, soutenue par les États-Unis.

Téhéran avait déjà prévenu que la mise en œuvre du nouvel accord dépendait de l'annulation du mécanisme de « snapback ».

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SOURCE: FRENCH PRESS TV