Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, indique que les tentatives de la troïka européenne (Royaume-Uni, France et Allemagne) visant à réactiver les sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran sont « nulles et non avenues » et dénuées de toute valeur juridique.
Le haut diplomate iranien a tenu ces propos vendredi 26 septembre, s'adressant au Conseil de sécurité après un vote sur l'activation du mécanisme de « snapback » prévu par l'accord nucléaire de 2015, Plan global d’action commun (PGAC), entre l'Iran et d'autres pays, mécanisme qui rétablirait les sanctions.
Les États-Unis et leurs alliés, dont le trio européen, ont opposé leur veto à un projet de résolution sur la question afin de tenter de déclencher le rétablissement des sanctions d'ici le week-end.
Araghchi a rappelé que la République islamique d'Iran avait toujours agi en pleine conformité avec l'accord sur le nucléaire, le Traité de non-prolifération des armes nucléaires et l'accord de garanties du TNP, comme l'attestent 15 rapports de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Ce respect, a-t-il déclaré, a rendu illégales toutes les tentatives visant à ternir le programme nucléaire pacifique de l'Iran.
Le ministre des Affaires étrangères a également rappelé que les États-Unis et la troïka européenne tentaient de faire pression sur l'Iran en brandissant de « fausses allégations » sur son programme nucléaire, alors qu’eux-mêmes ils violent constamment l’accord nucléaire et le droit international.
Dans ce droit fil, il a mentionné comme exemples le retrait illégal et unilatéral des États-Unis de l'accord en 2018, le non-respect par la troïka de sa promesse de ramener Washington à l'accord, et les attaques américaines illégales et non provoquées contre les installations nucléaires iraniennes en juin.
En conséquence, Araghchi a qualifié la tentative de rétablir les sanctions du Conseil de sécurité de « flagrant abus de pouvoir ».
« Juridiquement nul, politiquement irresponsable et procéduralement vicié ».
Les vetos de vendredi, présentés dans ce contexte, sont également « juridiquement nuls, politiquement irresponsables et procéduralement vicié », a-t-il ajouté.
Le responsable iranien a également souligné que le 18 octobre marquerait automatiquement la « date de fin » prévue par la résolution 2231, qui a approuvé l'accord nucléaire. Toutes les sanctions liées au nucléaire « prendront fin définitivement » ce jour-là, a-t-il ajouté.
Araghchi a donc appelé le Secrétaire général de l'ONU à « éviter toute tentative de réactiver les mécanismes liés aux sanctions au sein du Secrétariat ».
« Les États-Unis ont trahi la diplomatie ; l'E3 l'a enterrée »
Le chef de la diplomatie iranienne a dénoncé les actions des États-Unis à cet égard, qu’il a qualifiées de « trahison de la diplomatie », tout en désignant la troïka comme étant la véritable partie responsable de son « enterrement ».
Araghchi a également condamné les alliés occidentaux pour avoir présenté une image déformée du programme nucléaire pacifique de l'Iran et repris « les allégations infondées du régime israélien ».
Il a dénoncé les attaques américaines contre les sites nucléaires, menées pour renforcer l'agression israélienne contre l'Iran, malgré l'ouverture de la République islamique à la diplomatie. Ce qui constitue, insiste-il, un autre exemple où la diplomatie iranienne a été « répondue par une agression ».
« L'Iran ne répond qu'au respect »
Les actes de l'Occident ont « anéanti toute la confiance qui restait » du peuple iranien, a-t-il déclaré, exhortant les pays occidentaux à corriger le cap.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné que l’Iran « ne cédera jamais à la pression. Nous ne répondons qu’au respect », a fait savoir Abbas Araghchi.
S'adressant aux journalistes après le vote, Araghchi a déclaré que la diplomatie « ne meurt jamais », mais qu'elle est « devenue plus difficile » au vu des actions hostiles menées contre la République islamique d'Iran.
Le responsable a souligné la longue histoire de trahisons envers la République islamique d'Iran par les États-Unis, malgré la possibilité donnée à la diplomatie.
« Nous avons eu de très mauvaises expériences dans nos négociations avec les États-Unis, et il n'y a aucune raison de leur faire confiance. »
Araghchi a cité le Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Seyyed Ali Khamenei, qui avait judicieusement noté que « les négociations avec les États-Unis sont une impasse totale ». Le Leader « avait parfaitement raison de le dire », a-t-il déclaré.
Le responsable iranien a, par ailleurs, salué les pays qui ont voté en faveur de la prolongation de l’allègement des sanctions – la Chine, la Russie, le Pakistan et l’Algérie – pour avoir « choisi le bon côté de l’histoire » en laissant ouverte la porte au dialogue.