Le président iranien, Massoud Pezechkian, a fustigé l’exigence américaine de céder « tout » l’uranium enrichi du pays en échange d’une prolongation pour trois mois d’une suspension des sanctions, martelant que l’Iran préférerait faire face au retour des sanctions plutôt que de se conformer à la demande « inacceptable » des États-Unis.
S’adressant ce samedi aux journalistes avant de quitter New York pour Téhéran, M. Pezechkian a détaillé les efforts diplomatiques déployés pendant l’Assemblée générale des Nations Unies, qui comprenaient des réunions avec les dirigeants de la France, de la Finlande, de la Suisse, de la Norvège, de l’Irak, de la Bolivie et du Conseil européen.
Tout en soulignant qu’un accord avait été trouvé avec les partis européens, il a mis en avant un désaccord fondamental avec les États-Unis.
« Nous sommes parvenus à un accord avec les parties européennes, mais la vision américaine est différente, et il est naturel que nous ne soyons pas parvenus à un accord sur le “snapback”, car la demande des États-Unis est inacceptable », a-t-il déclaré.
Vendredi, les États-Unis et leurs alliés ont opposé leur veto à un projet de résolution de la Russie et de la Chine visant à retarder le déclenchement du mécanisme dit de « snapback » après la fin du Plan d’action global commun (PGAC).
Le président iranien a ajouté que les Américains « veulent que nous leur cédions notre stock d’uranium enrichi, et en échange, ils nous donnent trois mois, ce qui est inacceptable de quelque manière que ce soit ».
« Dans quelques mois, ils auront une nouvelle exigence et diront (de nouveau) qu’ils veulent rétablir le snapback », a ajouté le président iranien, en référence au mécanisme de rétablissement des sanctions onusiennes qui devrait entrer en vigueur dans la nuit de samedi à dimanche.
L’Iran préfère choisir les sanctions plutôt que de se conformer à une « demande irrationnelle », a ajouté M. Pezeshkian promettant que « malgré cela, nous résoudrons tous nos problèmes ».
Il a assuré que « les mesures nécessaires ont été prises » pour ce scénario, citant les alliances de l’Iran avec ses voisins, les BRICS et les pays de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), ainsi que la résilience du peuple iranien, comme raisons pour lesquelles la nation « surmonterait cette situation ».
Nous devons « accroître notre puissance dans tous les domaines », de l’unité interne aux prouesses scientifiques et culturelles, a réitéré le président avant d’ajouter que la légitimité de l’Iran repose sur sa quête d’une énergie nucléaire pacifique, contrairement à d’autres qui « cherchent à créer la peur dans le monde ».