La polémique grandit autour de la flottille globale Sumud en route pour Gaza, alors que la menace d’une intervention israélienne suscite de graves inquiétudes. Alors que plusieurs capitales européennes, dont Rome et Madrid, ont déployé des moyens navals pour assurer la sécurité de leurs ressortissants, la France est critiquée pour son silence, considéré comme incompréhensible par une partie de la classe politique et de la société civile.
La présidente du groupe parlementaire La France insoumise, Mathilde Panot, a vivement condamné ce mardi 30 septembre l’attitude des autorités françaises concernant la flottille internationale Sumud en route vers Gaza, exprimant sa honte face au silence complet de la France. Lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, la députée a alerté sur les risques avérés pesant sur les militants alors que le convoi maritime devrait arriver dans les eaux palestiniennes dans quelques heures.
Elle a rappelé que des ministres israéliens avaient menacé de les détenir « dans des conditions dignes de prisonniers terroristes », tandis que l’ambassadeur d’Israël en France avait ironisé en leur souhaitant « bonne chance […] pour épargner leur vie ».
Panot rappelle également que l’ex-commandant de la marine israélienne, en poste lors du raid meurtrier contre le Mavi Marmara en 2010, a de son côté déclaré que la flottille « pourrait se solder […] par des pertes humaines ».
« Nous avons particulièrement honte la semaine où Emmanuel Macron a reconnu aux côtés d’autres pays l’État de Palestine, de voir le silence complet de la France », a-t-elle poursuivi. Panot a déploré que Paris se limite à évoquer un « voyage dangereux », tandis que « l’Italie, l’Espagne et la Turquie ont, elles, envoyé des navires pour protéger la flottille dans les eaux internationales ».
La députée insoumise a rappelé que « cinquante-cinq ressortissants français » participent à l’expédition maritime, « dont six parlementaires insoumis », et évoqué une tribune signée par « 140 personnalités, artistes et humanitaires » réclamant leur protection. Selon elle, le gouvernement reste « silencieux et passif face au génocide en cours ».
Interrogée sur le « plan pour Gaza » soutenu par Donald Trump et Benjamin Netanyahu, Panot a dénoncé un « non-respect du droit international », rappelant que « les Palestiniens ont le droit à l’autodétermination » et appelant à un cessez-le-feu immédiat. Elle a mis en garde contre le fait que le président américain aurait donné « libre champ » à Israël pour poursuivre ses offensives en cas de non-accord.
La flottille globale Sumud, une flotte d’aide internationale à destination de Gaza, est entrée dans des eaux désignées comme « zone dangereuse », où les militants craignent une attaque imminente ou une interception par les forces israéliennes.
Les organisateurs de la flottille ont déclaré mardi que la flotte se trouvait à environ 220 milles nautiques de Gaza, soit 150 milles de la « zone à haut risque ». Ils ont ajouté que les navires maintenaient le cap malgré les menaces israéliennes.