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« Illégal » : Téhéran et Moscou rejettent le rétablissement des sanctions par l’E3

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L’ambassadeur d’Iran en poste à Moscou Kazem Jalali (D) et le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov.

L’Iran et la Russie ont condamné la décision du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne d’invoquer le mécanisme dit de « snapback » et de rétablir les sanctions des Nations Unies contre Téhéran, qualifiant cette action d’« illégitime, illégale et politiquement motivée ».

Lors d’une réunion vendredi, l’ambassadeur d’Iran à Moscou, Kazem Jalali, et le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, ont réitéré leur opposition à la démarche anti-iranienne du trio européen. Ils ont également discuté de la coopération bilatérale, notamment dans le cadre des BRICS.

M. Jalali a noté que l’E3 n’avait pas respecté leurs engagements dans le cadre du Plan global d’action commun (PGAC) après le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord en mai 2018.

Le mécanisme snapback a été transformé en « un outil visant à récompenser le contrevenant initial de l’accord, à savoir les États-Unis », a-t-il estimé. Cette décision est « illégale » et prouve l’affaiblissement de la position de l’Europe sur la scène internationale.

Sergueï Ryabkov a fait écho à ce rejet, soulignant que « la Russie a clairement indiqué à plusieurs reprises, par le biais de son ministère des Affaires étrangères et d’autres canaux diplomatiques, que cette procédure est illégale ».

L’action des États occidentaux démontre qu’ils « ne se soucient pas du contenu des résolutions du Conseil de sécurité et les utilisent de manière sélective comme des outils », selon le diplomate russe.

Cette position commune fait suite à de plus vastes critiques précédemment avancées par Moscou et Pékin. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déjà écrit au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pour souligner le caractère illégal de la décision, tandis que la Chine a également qualifié le processus d’illégal.

Plus tôt cette semaine, l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, Vassily Nebenzia, avait exposé sa position à New York : « Nous ne reconnaissons pas l’entrée en vigueur du snapback. »

Il a souligné que les gouvernements occidentaux ont été des « violateurs en série » de la résolution 2231 et qu’ils avaient « perdu une solution diplomatique » en activant la procédure.

Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont déclenché le snapback le 28 août, déclenchant un processus de 30 jours pour rétablir toutes les sanctions de l’ONU contre l’Iran.

Malgré les efforts de dernière minute de la Russie et de la Chine pour préserver la diplomatie, le Conseil de sécurité n’est pas parvenu à un consensus le 26 septembre. Deux jours plus tard, l’E3 et les États-Unis ont déclaré que les sanctions étaient rétablies et ont exhorté les États membres de l’ONU à les appliquer.

Téhéran a catégoriquement rejeté cette décision, insistant sur le fait que ce sont les États-Unis et leurs alliés européens qui ont sapé l’accord nucléaire de 2015 en ne respectant pas leurs engagements.

Les responsables iraniens soutiennent qu’aucun État membre de l’ONU n’est obligé de se conformer à cette mesure unilatérale et illégale.

La position de l’Iran est ancrée dans la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a approuvé l’accord nucléaire de 2015 et levé officiellement les sanctions antérieures contre le programme nucléaire du pays. Les responsables iraniens soulignent que la résolution a établi un cadre clair et temporel prévoyant l’expiration définitive de toutes les restrictions liées au nucléaire le 18 octobre 2025.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV