Le Hamas a annoncé avoir conclu un accord lors de négociations indirectes avec le régime israélien, qui vise à mettre fin à la guerre génocidaire menée par Tel-Aviv depuis plus de deux ans et soutenue par les États-Unis dans la bande de Gaza, sur la base d'une proposition transmise par le président américain Donald Trump.
Le mouvement de résistance palestinien a fait cette annonce dans un communiqué publié ce jeudi 9 octobre dans la matinée.
L'accord, a déclaré le groupe, « stipule la fin de la guerre à Gaza, le retrait de l'occupation et l'entrée de l'aide humanitaire » ainsi que l'échange des captifs israéliens restant à Gaza avec des prisonniers palestiniens.
Il a indiqué avoir mené des discussions « responsables et sérieuses » avec diverses factions de la Résistance palestinienne concernant la proposition avant de signer l’accord.
Le mouvement a réitéré que sa contribution aux efforts menant à l’accord a été motivée par son vif désir de parvenir à « l’arrêt de la guerre d’extermination contre notre peuple palestinien et au retrait de l’occupation de la bande de Gaza ».
Les négociations ont été lancées après que le Hamas a répondu à la proposition en 20 points de Trump, acceptant de libérer les captifs israéliens en échange de détenus palestiniens et de remettre l'administration de Gaza à un organisme palestinien.
La réponse a été accueillie avec une large appréciation par les mouvements de résistance régionaux, qui l’ont qualifiée de mesurée mais politiquement astucieuse.
Dans un communiqué séparé, le Hamas a indiqué avoir soumis, dans le cadre de l'accord, une liste de prisonniers palestiniens dont il exige la libération en échange avec des captifs israéliens selon les critères convenus dans l'accord.
« Nous attendons un accord final sur les noms, en prévision de leur annonce à notre peuple par l'intermédiaire du Bureau des médias des prisonniers, une fois que les procédures et accords pertinents seront terminés », a-t-il déclaré.
Le Hamas met en garde contre une nouvelle trahison israélienne
Malgré sa réponse à la proposition, le groupe a sévèrement mis en garde contre le risque que le régime israélien renie ce qui a été convenu, évoquant la violation par Tel-Aviv des accords similaires en 2023 et en janvier de cette année.
Il insiste également que la mise en œuvre de tout accord implique le respect de ses exigences pertinentes.
De même, le mouvement a averti que Tel-Aviv devait être « contraint de mettre pleinement en œuvre les exigences de l’accord ».
Il a ainsi appelé Trump et les pays garants de l’accord « à contraindre Israël à appliquer intégralement les échéances de l’accord et à ne pas lui permettre de se dérober ou de tergiverser dans la mise en oeuvre de ce qui a été convenu ».
Dans le même temps, le Bureau des médias du gouvernement de Gaza a exhorté les Gazaouis à faire preuve de « la plus grande prudence » et à se méfier encore de la sécurité des zones dans lesquelles ils cherchaient à s'installer après l'annonce de l'accord.
« Nous appelons notre peuple à ne pas se déplacer dans les rues Rashid et Salah al-Din, du sud au nord, ou du nord au sud, ou dans leurs environs, sauf après que des instructions officielles aient été émises pour assurer la sécurité des citoyens. »
Le régime sioniste a déclenché une guerre génocidaire, le 7 octobre 2023, après une opération historique menée par les combattants de résistance palestiniens contre les territoires palestiniens occupés.
L'opération « Tempête d’Al-Aqsa », comme elle a été baptisée, a vu les combattants palestiniens prendre d'assaut des bases israéliennes et capturer des centaines de sionistes.
Cette guerre a jusqu’à présent coûté la vie à plus de 67 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants.
Parallèlement, le régime israélien a imposé un siège quasi total à la population de cette zone, dénoncé par les organismes de défense des droits de l’homme.
Tout cela a bénéficié d’un soutien politique, militaire et de renseignement américain sans précédent.
Les États-Unis ont fournit au régime israélien des milliards de dollars d’armes mortelles et opposé leur veto à toutes les résolutions des Nations Unies censées mettre fin au génocide à Gaza.
Le Hamas a cependant proposé à plusieurs reprises des concessions, notamment en garantissant la libération des captifs israéliens.
Le régime sioniste n’a toutefois coopéré qu’avec un seul accord initial de cessez-le-feu qu'il a également violé, en intensifiant aussitôt sa guerre de génocide à Gaza.
De nombreuses sources, y compris des responsables israéliens eux-mêmes, affirment que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tout fait pour entraver les négociations visant à mettre fin à la guerre.
Les Gazaouis remerciés pour leur résistance
Le Hamas a salué les Gazaouis pour leur détermination inébranlable face aux atrocités israéliennes, ce qui a empêché le régime de réaliser ses objectifs dont l'occupation de Gaza et l'expulsion de la population de plus de deux millions de personnes du territoire palestinien.
Les Palestiniens, a-t-il salué, ont enregistré des scènes de gloire, d’héroïsme et d’honneur sans précédent, en résistant devant les projets d’occupation fascistes qui les ciblaient, eux et leurs droits nationaux.
Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a également qualifié l'accord de fruit de grands sacrifices du peuple palestinien et de la force de la résistance.
« L’accord de cessez-le-feu est une réalisation nationale par excellence, incarnant l’unité de notre peuple et son adhésion à l’option de la Résistance. »
Il a également réitéré la détermination du mouvement à sauvegarder les droits du peuple palestinien, malgré sa participation aux négociations, affirmant que ce que le régime israélien n'avait pas réussi à réaliser par le génocide ou la famine, il ne parviendrait pas non plus à réaliser par le biais de négociations.
Le porte-parole du Hamas, Jihad Taha, a également salué le fait que la position unifiée des factions palestiniennes au cours des négociations avait entraîné un isolement accru du régime israélien.
