Depuis deux semaines, la jeunesse marocaine manifeste dans les rues de plusieurs villes du pays. Elle dénonce notamment l’état des services publics, en particulier l’éducation et surtout les soins de santé.
Le déclencheur du mouvement a été un drame hospitalier à Agadir après le décès à l'hôpital public d'Agadir (sud) de huit femmes enceintes admises pour des césariennes. Un événement qui a agi comme un électrochoc.
Cette tragédie a mis en lumière les défaillances structurelles du système de santé marocain, mais elle a aussi réveillé des revendications plus larges : accès à l’éducation, lutte contre la corruption, salaires dignes, et droit au travail.
Les jeunes Marocains affirment ne plus croire aux promesses politiques. Pour beaucoup, la patience des générations précédentes est devenue un luxe qu’ils ne peuvent plus se permettre.
Ignorant les partis politiques et les organisations syndicales, le collectif GenZ 212, qui organise presque chaque soir depuis le 27 septembre des rassemblements à travers le pays, s'était adressé directement au roi pour lui faire part de ses revendications.
Le mouvement, qui compte plus de 200 000 adhérents sur Discord, rassemble à chaque manifestation plusieurs centaines de personnes. Il réclame des réformes dans les secteurs de la santé et de l'éducation, le limogeage du gouvernement ainsi que la lutte contre la corruption.
Au Maroc, les inégalités sociales demeurent un défi majeur. Le pays est marqué par de fortes disparités régionales et un écart persistant entre les secteurs public et privé.
D'après les chiffres officiels, le déficit éducatif explique 47,5 % des cas de pauvreté.
🇲🇦 Les tensions s'intensifient alors que la police anti-émeute réprime violemment les manifestants marocains participant aux manifestations nationales « Gen-Z 212 » pic.twitter.com/fEaPCw0mse
— Press TV Français (@fr_presstv) October 2, 2025
Face à la contestation populaire qui s'exprime de plus en plus fort, le roi Mohammed VI s'est exprimé, vendredi 10 octobre, devant les parlementaires du Maroc à qui il a notamment fixé comme priorités "la création d'emplois pour les jeunes" et "la promotion concrète des secteurs de l'éducation et de la santé", en espérant "une plus grande célérité" dans la mise en œuvre de ces projets.
Il est à noter que la contestation pacifique de la jeunesse marocaine s’est poursuivie ces dernières semaines, marquée par un refus catégorique des promesses et des tentatives de la convaincre par des solutions de façade, tout en réclamant des réformes structurelles dans les secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi qu’une reddition de comptes pour les responsables politiques et administratifs, accusés de mauvaise gouvernance et de corruption.