De violents affrontements ont éclaté cette nuit le long de la frontière pakistano-afghane. Le Pakistan accuse Kaboul d'autoriser l'utilisation du territoire afghan pour des attaques sur le sol pakistanais, tandis que les responsables talibans imputent la responsabilité des récentes frappes aériennes à Islamabad.
Samedi, des responsables pakistanais ont fait état de « violents échanges » à plusieurs postes-frontières.
« Ce soir, les forces talibanes ont commencé à tirer sur plusieurs points frontaliers. Nous avons riposté avec de l'artillerie en quatre points le long de la frontière », a déclaré une source gouvernementale pakistanaise au Guardian, avertissant qu'« aucune agression des talibans afghans ne sera tolérée ».
Des responsables talibans ont également déclaré que leurs forces avaient lancé des attaques de représailles après qu'Islamabad aurait bombardé le territoire afghan.
Ils ont affirmé avoir pris deux postes-frontières pakistanais dans la province du Helmand, au sud-ouest de l’Afghanistan.
Les violences signalées font suite à plusieurs explosions survenues jeudi à Kaboul et dans le sud-est de l'Afghanistan.
🎥 De violents affrontements ont éclaté ce samedi 11 octobre entre forces talibanes et soldats pakistanais dans diverses zones frontalières, après que Kaboul a accusé Islamabad d'avoir mené des frappes aériennes sur son sol. pic.twitter.com/Do1CZwrR54
— Press TV Français (@fr_presstv) October 12, 2025
Le ministère afghan de la Défense, dirigé par les talibans, a accusé le Pakistan de « violer la souveraineté afghane » par des frappes transfrontalières. Islamabad n'a ni confirmé ni démenti son implication dans de telles frappes aériennes.
Il a également déclaré que les talibans devaient cesser d'abriter le Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP).
Le porte-parole de l'armée pakistanaise, le lieutenant-général Ahmed Sharif Chaudhry, a déclaré que l'armée ferait « tout le nécessaire », précisant que l'Afghanistan devait empêcher, selon lui, l'utilisation de son territoire pour des attaques contre le Pakistan.
Les relations entre les deux parties se sont fortement détériorées ces derniers mois à la suite des accusations du Pakistan selon lesquelles l'Afghanistan abriterait le TTP.
Par ailleurs, le ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Muttaqi, a condamné vendredi les frappes pakistanaises, les qualifiant de « grave erreur ».
S'exprimant lors d'une visite à New Delhi, M. Muttaqi a juré que « l'Afghanistan n'autorisera aucune intervention militaire ni présence militaire étrangère, quelle qu'elle soit ».