La délégation de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), attendue la semaine prochaine en Iran, n’aura aucun accès aux installations nucléaires iraniennes, a fait savoir, ce lundi 4 août, le président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Parlement iranien, Ebrahim Azizi.
« Conformément aux lois adoptées par le Parlement, l’Iran n’autorisera en aucun cas l’accès à ses installations nucléaires », a-t-il affirmé, soulignant que la mission de l’AIEA sera exclusivement limitée à des discussions techniques et d’experts avec les autorités et spécialistes iraniens.
Le député iranien a ajouté qu’aucun inspecteur de l’AIEA ni d’aucune autre organisation étrangère ne sera autorisé à visiter les sites nucléaires iraniens soulignant que ces restrictions sont « définitives et irréversibles ».
Les questions relatives à l’octroi d’un accès aux installations nucléaires iraniennes ou à l’autorisation des inspections sollicitées par l’AIEA « ne figurent pas à l’ordre du jour du gouvernement ni de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (OIEA), a-t-il précisé.
Le 25 juin, le Parlement iranien a voté à l’unanimité la suspension de toute coopération avec l’AIEA.
Cette décision législative est intervenue au lendemain des opérations de représailles menées avec succès par l’Iran, qui ont conduit à l’arrêt de l’agression conjointe israélo-américaine de juin, ciblant notamment trois sites nucléaires iraniens.
En vertu de la loi, l’entrée d’inspecteurs étrangers sur le territoire iranien ne sera autorisée que si la sécurité des installations nucléaires du pays, ainsi que celle de ses activités nucléaires pacifiques, est garantie — une condition soumise à l’approbation du Conseil suprême de sécurité nationale iranien (CSSN).
Les autorités iraniennes ont affirmé que cette décision s’expliquait par la résolution politiquement motivée de l’AIEA, laquelle a ouvert la voie à douze jours d’agression militaire contre la République islamique, et par l’incapacité de l’Agence à condamner ces attaques terroristes.
Dans le même cadre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a déclaré ce lundi lors de sa conférence de presse hebdomadaire qu’« aucun inspecteur de l’AIEA ne se trouve actuellement en Iran ».
Il a précisé que la coopération de l’Iran avec l’organisme de surveillance atomique des Nations Unies se poursuit sur la base de la loi récemment adoptée.
La visite prévue des responsables de l’AIEA en Iran vise à discuter de la « méthode d’interaction » avec l’Agence, à la lumière du nouveau contexte législatif.
« Nous sommes confrontés à une situation exceptionnelle : les installations d’un État membre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ont été illégalement attaquées par deux régimes dotés de l’arme nucléaire », a déclaré M. Baghaï.
« Malheureusement, l’AIEA n’a pas agi de manière impartiale, elle a omis de condamner ces attaques, et a au contraire publié un rapport qui a servi de base politique à des prétextes injustifiés », a-t-il affirmé.