Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a annoncé que le directeur adjoint de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se rendrait à Téhéran pour des discussions, mais a précisé que les visites de sites nucléaires ne seraient pas incluses dans l’agenda.
Lors d’une conférence de presse tenue le dimanche 10 août, Araghchi, a annoncé que les discussions entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) concernant un nouveau cadre de coopération débuteront le lendemain, lundi 11 août.
Il a précisé que l’adjoint du directeur général de l’AIEA, M. Grossi, se rendrait à Téhéran, mais a également souligné qu’aucune inspection de sites nucléaires n’était prévue à cette occasion.
Araghchi a insisté sur le fait que les négociations n’avaient pas encore abouti à un accord sur ce nouveau cadre, « et tant que cet accord ne sera pas atteint, la coopération ne pourra pas être mise en œuvre », selon ses propres termes.
« Aucune inspection n’est prévue. Nous n’avons pas encore trouvé d’accord sur un nouveau cadre [de coopération] et, tant que nous n’aurons pas trouvé ce nouveau cadre, aucune coopération ne pourra débuter », a-t-il ajouté.
De plus, le ministre a mis en avant que le nouveau cadre de coopération serait fondé sur une législation adoptée par le Parlement iranien. Le 25 juin, le Parlement a voté à l’unanimité une loi stipulant que le gouvernement devait interrompre toute collaboration avec l’agence. Selon cette législation, les inspecteurs de l’AIEA ne pourront pas entrer en Iran tant que la sécurité des installations nucléaires du pays et celle des activités nucléaires pacifiques ne seront pas garanties, une condition qui doit être validée par le Conseil suprême de sécurité nationale.
En réponse à une question sur de nouvelles négociations entre l’Iran et les États-Unis, Araghchi a déclaré que la prochaine série de négociations n’avait pas encore été fixée.
Il a noté que les pourparlers indirects entre Téhéran et Washington n’ont pas encore été finalisés, ajoutant qu’il ne confirme aucun pays comme hôte des négociations.
L’Iran et les États-Unis avaient tenu cinq séries de négociations indirectes sur le programme nucléaire pacifique iranien avant que le régime israélien ne lance une agression le 13 juin.
Sous la médiation d’Oman, le 6e cycle de négociations devait se tenir dans la capitale omanaise de Mascate le 15 juin, mais a été annulé en raison des attaques israéliennes.
L’Iran salue la paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie
Araghchi a exprimé la satisfaction de l’Iran concernant tout accord de paix établi entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, affirmant que le pays est déjà prêt à offrir sa coopération dans ce domaine.
Le diplomate iranien a également mentionné que l’Iran maintient un dialogue constant avec les deux pays, adoptant une position « très claire » sur la question du corridor de Zangezur.
« Nous appelons au maintien de la pleine souveraineté de tous les pays de la région sur leurs territoires et défendons l’intégrité territoriale de tous les pays de la région. Nous défendons également les frontières internationales et n’acceptons aucune modification de celles-ci », a affirmé le chef de la diplomatie iranienne.
Il a souligné que le nouvel accord signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan comprend les principes de respect de la souveraineté des pays de la région ainsi que de l’intégrité territoriale et de l’objection à tout changement de frontières.
L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé vendredi un accord de paix négocié par les États-Unis lors d’une rencontre avec le président américain Donald Trump après des décennies de tensions autour de la région longtemps contestée du Haut-Karabakh.
La région a toujours été reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, dont les troupes l’ont reprise lors d’une offensive de 24 heures en septembre 2023.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que la question du corridor de Zangezur avait été complètement mise de côté, notant qu’une société américano-arménienne mettrait en œuvre un projet de construction d’une route de transit à l’intérieur de l’Arménie. Cette société est enregistrée en Arménie et opère sous la réglementation de ce pays, a-t-il ajouté.
Il a une fois de plus averti que « toute présence étrangère dans la région, sous quelque forme que ce soit, peut avoir des conséquences néfastes sur la paix et la stabilité régionales ».
« Nous suivons de près l’évolution de la situation. Jusqu’à présent, nos positions de principe ont été respectées, mais la présence potentielle d’une entreprise américaine est préoccupante. Nous poursuivrons nos consultations à ce sujet », a souligné M. Araghchi.
Le corridor de Zanguezour est une route terrestre de 43 kilomètres qui relierait l’Azerbaïdjan continental à son enclave du Nakhitchevan, en passant par la province arménienne de Syunik. L’Arménie s’oppose à ce projet, affirmant qu’il violerait sa souveraineté. L’Iran s’est par le passé opposé à ce plan, car il couperait les voies de transport reliant ses territoires à l’Arménie.