Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré que l’Iran n’avait pas peur d’engager de nouvelles négociations pour résoudre les différends en suspens, pas plus qu’il ne redoutait une guerre qui pourrait lui être imposée par ses ennemis.
Ces propos ont été tenus mercredi, lors d’une interview accordée à la presse à Téhéran après avoir accompagné le président iranien, Massoud Pezeshkian lors de sa visite officielle en Chine.
« Nous n’avons pas peur des négociations, tout comme nous n’avons pas peur de la guerre », a affirmé Araghchi.
Ces déclarations interviennent alors que les États-Unis prétendent vouloir entamer de nouvelles négociations avec la République islamique d'Iran.
Téhéran n’a pas complètement écarté la possibilité de s’engager dans un nouveau processus diplomatique, mais a averti, dans le même temps, qu’il ne pouvait faire confiance à Washington en raison de son long antécédent de trahisons.
Les responsables iraniens rappellent notamment le retrait illégal et unilatéral des États-Unis du Plan global d’action commun (PGAC), l’accord nucléaire de 2015, sous le premier mandat de Donald Trump.
Ils soulignent également le soutien politique, militaire et en matière de renseignement apporté par l’administration Trump au régime israélien lors de la guerre non provoquée lancée par le régime de Tel-Aviv contre l’Iran en juin, ainsi que l’implication de Washington dans l’attaque contre des sites nucléaires iraniens.
Plus loin dans ses propos, Araghchi a évoqué les initiatives diplomatiques conjointes en cours pour déterminer la façon dont le pays allait faire face aux tentatives des États européens d’activer le mécanisme dit de « snapback » du PGAC.
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« Des initiatives conjointes sont en cours avec la Russie et la Chine pour gérer cette situation, et nos diplomates à New York sont en contact avec leurs homologues russes et chinois », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire comprendre au monde que cette initiative européenne est illégale et dénuée de légitimité. »
Ce mécanisme vise à rétablir les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran.
Téhéran souligne que la volonté du trio européen – Royaume-Uni, France et Allemagne – de réactiver ces sanctions contredit leur refus antérieur de respecter leurs propres engagements au titre du PGAC.
Ces pays ont en effet rétabli unilatéralement des sanctions contre l’Iran après le retrait américain, et ont soutenu l’agression israélo-américaine, notamment en forçant l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à adopter une résolution anti-iranienne, utilisée comme prétexte pour lancer l’agression.
Pour terminer, Araghchi est revenu sur la visite du président Pezeshkian en Chine, la qualifiant d’« historique » :
« Cette visite restera dans les mémoires comme l’une des plus importantes de notre histoire. La participation du président au grand défilé militaire chinois a envoyé un message clair de solidarité avec Pékin et d’opposition aux tendances bellicistes des puissances mondiales », a-t-il conclu.