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L'Alliance des États du Sahel se retire de la CPI, dénonçant un « instrument néocolonial »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Vue générale du siège de la Cour pénale internationale, à La Haye aux Pays-Bas. ©Reuters

Dans un geste de défiance envers la justice internationale, les trois membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont annoncé conjointement leur retrait de la Cour pénale internationale (CPI), qu’ils qualifient d’« instrument de répression néocolonialiste aux mains de l’impérialisme ».

Cette décision coordonnée marque une nouvelle étape dans le repositionnement géopolitique de ces pays, qui ont pris leurs distances avec leurs anciens partenaires occidentaux, notamment la France.

Dans leur déclaration commune publiée lundi, les trois gouvernements – issus de transitions militaires à Bamako, Ouagadougou et Niamey – ont vivement critiqué l’incapacité de la Cour à « traiter et poursuivre les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide et les crimes d’agression avérés ».

Ils ont simultanément exprimé leur intention de créer leurs propres « mécanismes pour la consolidation de la paix et de la justice », affirmant ainsi leur volonté d’autonomie judiciaire.

« Les États de la Confédération de l’AES, tout en exprimant leur gratitude à l’Organisation des Nations unies et aux États membres, réaffirment leur engagement à continuer de coopérer dans d’autres cadres appropriés à la promotion et à la protection des droits de l’Homme et au respect de la souveraineté des États », précise leur communiqué.

Fondée en 2002 et basée à La Haye, la CPI a pour mandat de poursuivre les auteurs des crimes internationaux les plus graves lorsque les États concernés manquent de volonté ou de capacité à le faire.

Le retrait des trois pays du Sahel de la CPI – qui ne prendra effet qu’un an après la notification officielle au Secrétaire général de l’ONU – se produit dans un contexte où, malgré le mandat d’arrêt émis contre Netanyahu pour crimes de guerre et génocide à l’encontre du peuple palestinien, celui-ci poursuit ses actions militaires.

Cette décision collective reflète une tendance croissante au sein de certains pays africains à contester les mécanismes judiciaires internationaux, perçus comme biaisés et instrumentalisés par les puissances occidentales.

Elle soulève des questions fondamentales sur l’avenir de la justice internationale et la capacité des États à développer des alternatives régionales crédibles pour lutter contre l’impunité.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV