Le Conseil des ministres espagnol a approuvé, mardi 23 septembre, un décret-loi très attendu interdisant définitivement l’achat et la vente d’armes, de technologies à double usage et d’équipements militaires à Israël, sur fond de la guerre génocidaire en cours dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.
Le gouvernement espagnol a annoncé mardi avoir approuvé, lors de la réunion hebdomadaire ordinaire du Conseil des ministres, les décrets manquants relatifs aux sanctions contre l’entité sioniste.
Cette mesure constitue une « étape décisive » et « révolutionnaire au niveau international », s’est réjoui le ministre espagnol de l’Économie et du Commerce, Carlos Cuerpo, à l’issue d’une réunion.
Lors d’une conférence de presse destinée à informer l’opinion publique, le ministre a déclaré : « Un décret royal imposant un embargo total sur les armes à destination d’Israël a été approuvé. Cela inclut l’interdiction de l’exportation et de l’importation de tous les équipements de défense ainsi que des produits et technologies à double usage. »
M. Cuerpo a affirmé que les sanctions adoptées contre Israël, sous le nom de « Contre le génocide à Gaza et en soutien au peuple palestinien », constituent « une nouvelle preuve de la détermination politique du gouvernement, de l’Espagne et du Premier ministre Pedro Sanchez à exercer un leadership international et à défendre le respect des droits humains ».
Le ministre espagnol du Commerce a ajouté que, dans le cadre des sanctions contre Israël, ont également été approuvés des décrets prévoyant « le rejet des demandes de transit de carburants d’aviation susceptibles d’un usage militaire et lié à Israël, ainsi que l’interdiction d’importer et de faire la publicité de produits provenant des colonies illégales situées dans les territoires palestiniens occupés ».
Il a précisé que l’interdiction d’importer des produits issus des colonies illégales « n’aurait pas d’effet significatif pour l’Espagne, mais pourrait avoir un impact plus notable sur les entreprises israéliennes concernées », ajoutant : « Nous prenons ces mesures pour faire cesser le génocide à Gaza et accroître la pression politique sur Israël. »
Cuerpo a indiqué que « le gouvernement espagnol rendra compte au public tous les trois mois des décisions prises concernant les sanctions contre Israël », réaffirmant sa condamnation du génocide perpétré à Gaza.
Il a par ailleurs souligné que « le champ juridique des sanctions appliquées à Israël est désormais garanti par les décrets adoptés aujourd’hui ».
Par ailleurs, la porte-parole du gouvernement et ministre espagnole de l’Éducation, Pilar Alegría, a rappelé que « comme l’a souligné le Premier ministre Sanchez à l’ONU, la reconnaissance de l’État de Palestine est une urgence. L’Espagne l’a fait en mai, et nous voyons dorénavant de nombreux pays comme la France, le Portugal, le Canada, le Royaume-Uni ou encore l’Australie suivre cet exemple ».
Pour rappel, le gouvernement espagnol a annoncé, le 9 septembre, un train de neuf sanctions contre Israël, dont un embargo total sur les armes et d’autres mesures liées au secteur militaire, dont l’approbation avait été retardée jusqu’à ce mardi pour des raisons techniques et juridiques.